Gisela Hemau – préparatifs
estampe: Raoul Ubac
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Nous prendrons soin de tout ce qui nous manque, l’ébrieté de l’eau,
l’ensevelissement des ombres sous nos corps,
les actes de naissance et de mort piles en fond de coquillage.
Puis nous repartirons ensemble,
Ulysse en houle de premier sillage, haletant
pour que la gorge, trop longtemps coincée, redevienne sauvage.
La plage était déserte et dormait sous juillet – ( RC )
peinture: Nicolas de Stael – paysage au bord de la mer – 1954
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C’est une journée qui s’étire
Et un temps d’été qui colle à la peau.
Le soleil cuisant va presque jusqu’à épaissir
le sillage lointain des bateaux.
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Bien sûr, la mer proche, et ses vaguelettes .
Peu de vent, et elle, quasi étale,
Mille petits reflets nous guettent ,
Perlés sur l’écume, et le littoral.
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En attendant que la journée bascule
Nous l’avons ressentie presque palpable
Avec la fatigue, que les heures accumulent,
Et avons écrit nos noms sur le sable .
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Le ciel resté incolore a chaviré,
Comme sous l’effet d’un mauvais présage.
Une nuée d’oiseaux a tout déchiré ,
Ou était-ce une bourrasque qui a emporté les pages ?
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Tu es partie te baigner nue,
Suivre le chemin secret de l’eau,
… mais tu n’es pas revenue…
Le son de mes appels, seulement, en échos ….
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La marée , dans son avancée,
S’est faite complice,
Nos noms, ont été effacés,
Maintenant, la plage est lisse …
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Je suis resté l’âme vide et endeuillée,
La nuit de la perte , s’est étalée, lourde , inerte.
Je me suis remémoré la Fanette …
> La plage était déserte et dormait sous juillet *
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RC – juin 2015
* ( il est fait référence évidemment à la chanson de J Brel » La Fanette « )
Cribas – Arthur et le fou

portrait d’Arthur Rimbaud
Arthur et le fou
Par Cribas– ( voir son blog » le cri est un autre silence « )
Je n’ai jamais eu d’amis
Peu importe leurs noms
Trente-sept saisons en enfer
A boire du petit laid
Comme Verlaine.
L’ami ne vient jamais
Et la princesse s’étourdit
Il est un reflet maudit
Une aurore éternelle
Sous un soleil d’Ethiopie
Chaque matin le voyage
Le silence
Et dans son sillage
L’effronté moins qu’un singe
Mes phalanges maudites
Mon langage punitif
Ma raison s’illimite
A ces décors en friche
Cribas 07.08.2010
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