voir l'art autrement – en relation avec les textes

Articles tagués “somnambule

Nuit somnambule – ( RC )


splendeur  voie  lactée dans les Cévennes.jpg

Je vois la nuit somnambule…
Elle progresse sans rien voir,
l’obscurité l’accompagne,
frôlant les arbres, puis déversant son encre.
La nuit noie tout, et se confond en portes secrètes,
ouvertes à travers un décor qui transforme
celui de l’espace diurne .

Les hommes ,     pour ne pas la voir,
utilisent d’artifices,
en disposant le long des routes
de petites lumières,
ou bien des enseignes publicitaires
qui clignotent, histoire de détourner
l’attention de la nuit.

Celle-ci enveloppe les immeubles,
comme les pierres du chemin ;
Les précipices de la montagne,
ont devancé l’appel du sombre.
Peut-être se heurte-t-elle à eux,
et ne retrouve pas elle-même son chemin.

Elle pourrait rester sur place,
ou tourner en rond,
toujours somnambule
si un jour le soleil ne venait pas :
on ne sait pas si elle l’attend avec impatience,
ou s’enfuit ,      effrayée,       à l’autre bout de la terre .


RC – nov 2017


Patrick Cintas – tic-tac somnambule


Image associée

 

Dans leurs molles longueurs

Encerclées de minutes

Les cadrans de nos cœurs

Sont des montres hirsutes

Les aiguilles en escrime

Se défendent pas mal

Et piquent de leurs rimes

Identiques notre mal

Mal d’amour malhonnête

Maltraité mal pensé

Malaxé sans arrêt

Dans des moules à galettes

 

Le tic-tac somnambule

La chanson trop chantée

Le tempo sans recul

Sur l’impuissant passé

Fixent toutes nos chances

Dans un mouchoir trempé

D’indifférence vraie

D’intolérance rance

 

Il n’est point de médaille

Pour ce combat injuste

Le sort est qu’il se traille

La meilleure part du buste

Le tricorne de la gloire

Empereur éternel

Sur la nature dont l’art

Est de mourir sénile

Militants acharnés

Durant toute une vie

Du bonheur échappé

Par mélange de l’esprit

 

Le tic-tac somnambule

La chanson trop chantée

Le tempo sans recul

Sur l’impuissant passé

Fixent toutes nos chances

Dans un mouchoir trempé

D’indifférence vraie

D’intolérance rance

 

Et le cœur trop petit

Au cadran bien trop grand

Se déchire p’tit à p’tit

Aux aiguilles contretemps

Si l’amour propre et pur

Peut y mettre son trône

L’éternité s’ra sûre

D’être notre personne

Sur les rives désertées

Dans les ports asséchés

Renaîtront les amants

Et la barque du temps

 

Le tic-tac somnambule

La chanson trop chantée

Le tempo sans recul

Sur l’impuissant passé

Fixera nos limites

À savoir que l’on est

À savoir qu’on mérite

Puisqu’éveillé d’aimer