Colombine en cygne – RC -(écho à SD )
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Te souviens-tu de la place,
un jour de décembre,
avec la musique
et la lumière dansante
alors que les arbres
surpris,
se penchent pour mieux voir ?
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La piste n’était pas de glace,
pourtant il faisait très froid,
sur l’air final du « lac des cygnes »…
Colombine d’apparat
tu portais le tutu blanc,
les bras ondoyants
et le chignon bas .
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Des pointes à petits pas ,
suivant la musique de Tchaikovsky ,
( quelques entrechats ,
que tu voulais maladroits
juste au moment où la lumière décline ) :
–
c’était la mort du cygne ,
et je t’ai prise dans mes bras…
( on se demande pourquoi
les spectateurs applaudissent… )
–
voulaient-ils aussi
applaudir à ton supplice ?
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un texte crée à la suite de celui de Susanne Derève ( qui suit )
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Un entre-deux
un entrechat
Avec des pointes à petits pas
et un tutu de ballerine
bras ondoyants et chignon bas
quand on dansait la mort
du cygne
je n’y étais que colombine
d’apparat
(mais la musique était divine)
SD
Jacques Dupin – une forêt nous précède
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Une forêt nous précède
et nous tient lieu de corps
et modifie les figures et dresse
la grille
d’un supplice spacieux
où l’on se regarde mourir
avec des forces inépuisables
mourir revenir
à la pensée de son reflux compact
comme s’écrit l’effraction, le soleil
toujours au coeur et à l’orée
de grands arbres transparents
Saint-Pol Roux – Des flammes
Des langues !
Une fois la semaine, une douzaine de fantoches
(et ce citron de perspective qu’ils seront
pions de province demain) envahissent ma table.
Après qu’avec les tisonniers
jaillis de leurs yeux ils se sont réciproquement
écarté leurs cendres de moustache,
une flamme avivée rampe, se tord,
pétille, gicle en chacune des douze bouches
aux joues réfractaires,
et ces flammes tant s’expriment
qu’on ne distingue plus qu’elles bientôt
et que leur somme parvient
à symboliser un bûcher de sectaires ridicules,
martyrisant la pureté, la vaillance,
la gloire vraie, la merveille absolue,
et les femmes et les amis absents…
0 ces opiniâtres aspics !
Ce jour-là, le Supplice du Feu m’est familier
dans son intégrale épouvante.
Aussi passer devant un rôtisseur me rappelle que,
chez moi, l’on rôtit hebdomadairement,
et que ma patience (ô ma pauvre, ta lassitude ?)
m’y transforme en oie (suis-je modeste !)
de première grandeur.
D’écœurement mon front se dore,
de dépit mon foie se racornit,
de stupeur mes os craquètent…
A se jeter par la fenêtre dans la faim des mendiants qui rôdent !
Mais le devoir d’hôte me rive à la broche.
Des langues !
Paris, 1888 SAINT-POL-ROUX « Les Reposoirs de la Procession » (II)
Du hasard est né cécité – ( RC )
photo Polly Chandler : lay your head where my heart used to be
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Et si je prends à rebours d’autorité
A jeter les dés autrement ( sans y être invité)
Et décideront d’un autre parcours – de notre vie
C’est l’avenir qui balbutie – et qui change d’avis
Le hasard prodigue en surprises, peut avoir des revers
Et le soleil peut faire place à la journée ( à l’envers)
Plus grise et sombre qu’on l’eut souhaitée
Et nous voilà face aux décisions divines (entêtées)
La grande question, est que nous ne dominons rien
En visibilité courte de ce que nous promet le destin.
Si un ange passe, est-ce que son doigt se pointe sur nous,
Ou nous laisse dans l’ombre – au fond du trou ?
Comment savoir alors, sinon jouer les probabilités
A décider du destin, le hasard ( seul habilité),
Qui en fait tout à son aise – peut-être des miracles
Ou bien la catastrophe. ( faudrait consulter l’oracle….)
Face aux éléments… incendies, tornades, en démence
A utiliser le hasard – je me fais agent d’assurance
Si toujours, en jetant au sol les cauris
Ce sont les éléments qui me sourient
Ou bien, à subir le hasard, – et ses caprices
Passer à côté du vrai, tomber dans le factice
Etre accusé à tort, subir les supplices
Autres agréments et injustices
On peut subir le mauvais sort
Et ne jamais s’en sortir, malgré ses efforts
Tirer la courte paille, le mauvais numéro
Qui jamais ne fera de nous, des héros.
Ainsi les conscrits par le passé, pas de chance
Sont envoyés – par hasard – défendre la France
Enfin, plutôt les seigneurs et puissants
Imposant de la sorte un « don du sang »
Il se peut ainsi que le hasard m’aille
Ou bien goûter le revers de la médaille,
En étant cloué au poteau
Pour avoir perdu au loto…
—-
RC 15 juin 2012
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L’incendie orageux en crinière que la gorge engouffre ( poésie de mouvement d’un cil)

∏ The stormy fire by the mane that throat. engulfs
Les feuilles ont perdu leur haleine.
Le vent les a à peine soulevés.
Le rythme des oiseaux s’est perdu dans l’effort
Comme une âme en poussière.
Le cœur bat. L’usure de tes cheveux flottants.
Et le serment de ta voix. Et le serrement
Qui s’en ai allé très loin. Le séisme
Par son destin qui détachent les vertus invisibles.
L’incendie orageux en crinière que la gorge engouffre.
Aussi le sentiment qui se déploie avant de s’écraser.
Nous qui restons là à nous assortir par la compression
Du murmure des fissures mauves des violettes
Et des plaintes sans jamais se vanter. Enfonce. Le secret du vide
D’un clou, nous pouvons tout décrocher d’un mouvement d’épingle.
D’un supplice. Toutes ces choses qui veulent rompre
Sans volonté. Toutes ces choses qui s’ignorent superstitieusement.
Nous pouvons vivre une vérité [mer. 19.10.11] 18.50
றouvemenʨ d’un ciℓ (➳ elsewherə
The leaves have lost their breath.
The wind has just raised its.
The pace of the birds got lost in the effort
Like a soul in dust.
The heart beats. The usure of your hair floating.
And the oath of your voice. And tightness
Which would have gone very far. The earthquake
By his fate which detaches the invisible virtue.
The stormy fire by the mane that throat engulfs.
Also the feeling that unfolds before crashing.
Us who remain here by sorting ourselves through the compression
Of the murmur of purple fissures of violets
And complaints without never boast. Sinks. The secret of the vacuum
On a nail, we can all get from a movement of a pin.
On torture. All these things that want to break
Free will. All these things that are ignored superstitiously.
We can live a truth