Thomas Duranteau- couvrir
Couvrir des mains
un brin d’herbe
le réchauffer d’une haleine
comme s’il avait parlé
comme si son silence
avait plus de poids
encore
Thomas Duranteau – puits
Le puits ne connaît pas
le sens du vent
ni le temps que met le soir
pour nourrir par bouchées
les pierres gisantes
sur son lit
*
Puits
bouche à nourrir
oreille où chuchoter
œil où refléter
nos entrailles ouvertes .
Thomas Duranteau – Ruine
( extrait du recueil Gastrolithes)
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Ruine posée au bord des routes
pour dire l’absence
photo laissée à la poussière
Serrer trop fort
l’ombre d’une empreinte
Thomas Duranteau – Pierre lourde
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Pierre lourde
emmaillotée de nos doutes
jetée là
pour mesurer les profondeurs
pour faire vomir le passé
*
Thomas Duranteau – Ne pas savoir
Ne pas savoir
qui du puits
qui de la tour
est le reflet de l’autre.
Thomas Duranteau – Le vent pilleur de tombes
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Le vent pilleur de tombes
a retourné les murs
sac vidé au sol
laissant des mots de brique
à demi envolés
et de la lumière
excisée par le semblant
d’une promesse
*
Quand rien ne parle
quand rien ne bouge
quand le silence même
thésaurise mes pas
Thomas Duranteau
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Thomas Duranteau – maison abandonnée
Maison abandonnée
qui détient le pouvoir
des objets autonomes
prolonger
le coma du silence
Maison cachant
par des volets de lierre
ses poutres à pigeons
et sa poussière
***
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Thomas Duranteau – oiseau traverseur
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Ne pas savoir
qui du puits
qui de la tour
est le reflet de l’autre
Un oiseau en forme de bouche
traverse
la pesanteur de la pierre
Thomas Duranteau
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et un autre poème sur le même thème de la tour:
extrait des « Ecrits du nord »
—
La tour prend parfois
son origine
dans une main
ouverte au ciel
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