Nous sommes sans doute sortis de leur esprit – ( RC )
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Une existence tourbillonne,
Et se tourne sur elle même,
En trajectoires,
Elles semblent diverger,
Mais restent parallèles,
Si habiter son propre corps,
Renvoit à plusieurs,
Et qu’il est difficile
De s’y retrouver,
De s’y réfléchir, même,
Comme penché sur un miroir,
Donnant un tout autre aspect,
Selon l’éclairage,
Le lieu,
Et le temps, habités.
Le défilé des images,
Penchées sur le passé,
Peut revenir sans cesse,
Si on le souhaite.
Il suffit de revenir
Quelques séquences en arrière,
Ou montrer le film à l’envers.
Les trajectoires parallèles,
Sont-elles les mêmes,
A travers des personnes semblables
Habitées par leur rôle ?
Chacun s’habille de la peau
De l’être qu’il incarne,
Conduit son propre fil,
Et arrive à se confondre,
Au coeur même de sa vie,
Avec le jeu, qui le poursuit.
Courts-circuits des apparences,
Echanges des existences,
Comédie et faux-semblants
A l’aspect changeant, caméléon,
Selon les habits,
Que l’acteur aura revêtus,
Le récit est mené,
Et s’interprète,
Tortueux, et modifié,
Avec la passion,
Elle-même mise en scène…
Superposant la fiction,
Et le drame,
Auquel on aura survécu…
Comme la vie traversière,
Parcourue de réminiscences,
Avec le part des choses,
Où se superposent,
Le jeu du comédien,
Grandiloquent,
Et celui de l’histoire personnelle,
Que l’on perçoit, translucide,
Du corps, et des années ,
Reconduites,
Où – le présent est aussi le passé.
Les cartes se rebattent,
Et apparaissent dans un ordre différent,
Mais ce sont les mêmes.
Si les frontières s’abolissent,
Entre le vécu et l’imaginaire,
Quand l’aujourd’hui,
Se dilue dans les transparences,
De ce qui fut…
Si ce qui a été n’est pas le pur produit,
De ce qu’on a rêvé,
Partageant encore, divers rôles.
Inventés par d’autres.
Les auteurs inventant constamment,
De nouvelles créatures,
Pour les besoins du récit.
Nous sommes sans doute,
Sortis de leur esprit
– encore que
Nous n’en soyons pas si sûrs,
Et on se croise soi-même
Aux détours de leur mémoire…
Et de la nôtre
–
RC – 10 décembre 2013
.
( en pensant à la pièce de Pirandello » six personnages en quête d’auteur «
… et au film de David Lynch » Inland Empire »
—
Mouvements d’un cil – papier de riz, moisissures pâles
Une nouvelle fois, je tente de capter l’actualité abondante de « mouvements d’un cil »… et je vous fais partager ses « moisissures pâles– »
Hommage à Horst Judith

Moisissures pâles
La dépossession est une seconde peau. Les touches de poignets,
Les touches de piano étaient bleues. Mes doigts empourprés
Par la fièvre devaient supporter la légère pression. La masse de la légèreté.
La musique est intérieure avant le sentiment d’apesanteur. Elle gravite
Le flux des valvules et de l’hypophyse avant d’envahir l’espace.
Entre les courbes, les vagues frissonnent. Cet élan. Le voile étouffe
La mouette sur l’amandier du Levant. Tous les points sont invisibles.
Les meubles tournoient. Le sol, la terre en dessous se condense
Dans ce rythme qui bat cellulaire. Les bras au fond de l’herbe,
Les tentacules de racines, la moisissure pâle entre les interstices.
Une sonate. Les humeurs fluctuent. Les murs tremblent comme des feuilles,
Poreux quand les doigts déploient les ailes le long des turbulences translucides.
Les notes crépusculaires descendent des siècles que tous les organismes
Ne pourraient comprimer. Sonates de sodium. Impression nocturnale
Quand les champs de la conscience sont à demi-éveillées, étouffée
Par des insectes minuscules sur des taches de pierre.
Moisissure pâle
றouvemenʨ d’un ciℓ [edit./ exibit. projects (il y a 5 semaines)
Dispossession is a second skin. The wrists keys,
The piano keys were blue. My empurpled fingers
By the fever had to bear the light pressure. The mass of the light.
Music is inner feeling before of weightlessness . It gravitates
The flow valvulars and pituitary before invading the space.
Between the curves, waves shiver. This momentum. The veil stifles
The seagull on the almond tree in the Levant. All points are invisible.
Furnitures whirl. The soil, the earth below condenses
In this rhythm beating cellular. Arms at the bottom of the grass,
The tentacles of roots, mold pale between the interstices.
A sonata. Moods fluctuate. The walls tremble like leaves,
Porous when fingers deploying the wings along the translucent turbulence .
Crepuscular notes down the centuries that all organisms
Could not compress. Sonatas sodium. Nocturnale impression
When the fields of consciousness are half-awake, smothered
by tiny insects on stains of stone.
Pale molds
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