Jean-Paul Toulet – Le Tremble est blanc L’heure qu’il est (fragment)
Le temps irrévocable a fui.
L’heure s’achève.
Mais toi, quand tu reviens, et traverses mon rêve,
Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève,
Tes yeux plus clairs.
A travers le passé ma mémoire t’embrasse.
Te voici.
Tu descends en courant la terrasse
Odorante, et tes faibles pas s’embarrassent
Parmi les fleurs.
Par un après-midi de l’automne, au mirage
De ce tremble inconstant que varient les nuages,
Ah ! verrai-je encore se farder ton visage
D’ombre et de soleil !
Paul-Jean TOULET « Chansons » in « Les Contrerimes » (Éd. Emile-Paul frères)
Paul-Jean Toulet (Le tremble est blanc)
Pierre Bonnard Jeune fille jouant avec un chien
Le temps irrévocable a fui. L’heure s’achève.
Mais toi, quand tu reviens, et traverses mon rêve,
Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève,
Tes yeux plus clairs.
A travers le passé ma mémoire t’embrasse.
Te voici. Tu descends en courant la terrasse
Odorante, et tes faibles pas s’embarrassent
Parmi les fleurs.
Par un après-midi de l’automne, au mirage
De ce tremble inconstant que varient les nuages,
Ah ! verrai-je encor se farder ton visage
D’ombre et de soleil ?
Les Contrerimes Poésie / Gallimard
Françoise Delcarte – Pouvoirs
Pouvoirs
je parle d’une ville, à présent, pour nous deux.
Je parle ma présence parmi tes yeux de plaine.
Je parle d’une allée de trembles, au fond des mains.
J’oublie mes propres mots.
J’éclipse ma mémoire.
Une phrase est ton corps.
J’apprends à me nommer.
J’apprends battre les ailes au fond de chaque nuit.
Je parle vivre ici, sans promesse de temps.
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DELCARTE Françoise
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