Un miroir refuse de répondre ( RC )
Les sorcières de Macbeth, en effet
Se posent des questions
En ne voyant plus, de la lune, le reflet
A l’intérieur du chaudron.
Ce sont dans les vieilles casseroles
Qu’on fait les meilleures soupes
Mais ce n’est plus très drôle
Quelle que soit la taille de la croupe
De ces dames, qui s’activent,
Incantations et recettes
En préparation corrosive
Qui nous laisse stupéfaite…
Et le bouillon, qui tangue
Dans son récipient de cuivre
Mêlé de cheveux et de langues,
De son fumet va poursuivre,
Sa matière épaisse et visqueuse,
Mais confisquer la lumière
Déchirure pouilleuse
Des mondes temporaires
Une planète noire
S’est échappée des reflets
D’habituelles trajectoires
D’un coup de balai
Comme les bassins des Tuileries
Décrits par Proust, comme des yeux
Vides de regard, où aucun ciel ne rit
Et un absurde jet d’eau, jaillissant d’un creux.
La fresque des frasques du temps
Va soudain se dissoudre
En un combat de géants
Et territoire des foudres.
Le miroir refuse de répondre
Et de renvoyer les rayons
Comme dans l’épaisse brume de Londres
L’emprisonnant d’un bâillon .
C’est sans doute qu’il n’y a rien à voir
Qu’une suite gigogne, emboîte
Ne pouvant percer le brouillard
Ni les volumes, recouverts d’ouate.
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RC – 3 février 2013
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Pierre Bergounioux ( sur Proust)
“C’est qu’il se pourrait que je n’y parvienne pas, que les choses obscures, les ombres se refusent à venir au jour, que la vie échappe irrémédiablement aux prises de la compréhension rétrospective
comme elle s’est dérobée, dans l’instant, à la conscience.
Les seuls moments accomplis sont ceux qui ont trouvé, au-delà d’eux-mêmes,
l’explication qu’ils peuvent (doivent) recevoir, sur le papier.
Proust dit quelque chose d’approchant. La seule réalité est celle que nous avons pensée.” p335 – des carnets de notes de Pierre Bergounioux, 1991-2000), voir source.
—- Proust étant une fréquente source d’inspiration ( et à propos d’inspiration… un souffle, justement)…
Pierre Silvain, écrivait le côté de Balbec …
voir ausssi sur Proust , ma publication sur écrits et cris ( 1er blog), en me rappelant des « plaisirs et les jours »
( il s’avère que ces deux auteurs, dont j’ai lu beaucoup d’ouvrages, font partie de mes auteurs « phare »… tous deux ont été publiés aux magnifiques éditions Verdier. )