
On ne voit plus qu’un pré tout vert
où pourrait paître le bétail.
Pourtant, c’est un champ de bataille
habillé de blanc, comme en hiver.
On distingue des croix anonymes,
comme autant de noms effacés :
> c’est la plaine des trépassés :
on n’en compte plus les victimes :
Elles sont tombées au champ d’honneur,
sous les obus, les mitrailleuses,
– …. et la plaine argileuse
ne saurait désigner les vainqueurs
les vaincus, tant les corps se sont mêlés
durant les assauts.
On en a retrouvé des morceaux ,
accrochés aux barbelés .
Pour les reconnaître, on renonce :
C’est un grand cimetière
qui nous parle de naguère :
Les croix sont en quinconce ,
régulièrement espacées :
le « champ du repos »
comme si l’ordre pouvait remplacer
de l’horreur, son tableau .
Suivant les directives :
les stèles règlementaires
émergent de la terre,
en impeccable perspective
Ainsi, à perte de vue
ce sont comme des ossements,
peuplés des silences blancs
des vies perdues :
Ils ont obéi aux ordres.
( Laisser la terre saccagée,
le témoignage de combats enragés,
aurait plutôt fait désordre ).
Sous le feu des batteries,
affrontant le péril,
il aurait été plus difficile,
de jouer, comme ici, de géométrie…
On ne peut espérer de miracle:
Aucune de ces plantations ne va fleurir :
Voyez-vous comme il est beau de mourir !
Une fois la guerre passée, c’est un beau spectacle…
–
RC – dec 2016
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05/20/2017 | Catégories: actualités, photography, self creation | Tags: barbelés, bataille, bétail, blanc, chabriere, combats, croix, désordre, fleurir, géométrie, guerre, hiver, horreur, miracle, mitrailleuses, mourir, ossements, perspective, quinconce, spectacle, tableau, trépassés, vaincus, vainqueurs, victimes | Poster un commentaire

De l’autre moitié du siècle je viens
dont le temps gris oublie déjà
tout ce qu’en fut l’âpre misère
et de nouveau le monde fait
devant tes pas fermer tes mots
retour à ceux un jour vaincus
oh très subtils les dédales
du grand jeu froid des capitales
retour à ceux qui sont jugés
sort sans pardon des bouches closes
tout juste dignes de se taire
qui pour toujours n’auront plus droit
qu’au grand oubli des cimetières.
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12/09/2015 | Catégories: auteurs à découvrir, photography | Tags: bouche, capitales, cimetières, dédales, Jean Pérol, misère, pardon, vaincus | Poster un commentaire