En pire d’un sourire – ( RC )
dessin: Paul Gauguin (1848-1903) Madame la Mort , 1890-1891 Fusain sur papier –
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la belle aux joues lisses,
a la bouche calice,
qui brille de toutes ses dents…
Comment oublier son oeil ardent
est celle dont le regard
fait que l’on s’égare ,
que l’on tombe sous l’empire,
aiguisé de son sourire,
comme un reflet de l’ âme,
où s’affutent les lames,
sous un masque aimable,
celles d’un sabre
dans un étui de velours.
C’est toujours l’amour,
et l’éternel désir,
qui toujours attire ;
l’envie de possession,
les fruits de la passion,
à placer dans la corbeille,
aux côtés d’une bouche vermeille …
Le galbe moelleux d’une poitrine,
– mais les roses ont des épines,
l’aventure libertine
cachait ses belles canines ;
c’étaient celles d’un fauve,
sous une robe mauve :
le baiser de la mort
embrassant encorps,
juste l’instant du crime,
– ce moment ultime…
tout en jouissant
du goût du sang :
un très court avenir
confié à une vampire
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RC- dec 2015
Jean-Baptiste Tati-Loutard – Voyage dans la nuit
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Voyage dans la nuit
J’ai marché seul longtemps dans la nuit.
Où est le phare qui tourne et donne loin ?
Je suis plus aventurier que les arbres
Qui vont à grand pas dans les savanes
A petit pas dans les bois.
J’ai quitté tôt la bordure du jour
Et j’ai pris le soleil couchant
Pour ma première borne de ma route ;
Je n’ai pas vu l’étoile qui guide
Le berger de la nuit
J’ai plongé dans le temps pour retrouver
Mes ailes perdues au fond des âges ;
En oiseau diurne amoureux de ténèbres,
J’ai parcouru le terrain vague de la nuit.
Je suis presque un vampire,
Je ne demande plus que les antennes.
La vie est parfois plus obscure que le fond
……de ma gorge,
Et je vais par tous monts et vaux de la nuit (…)
Jean-Baptiste Tati-Loutard
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voir aussi la publication de ‘la révolte gronde » du même auteur.
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Vampire et vautours (RC)
J’ai choisi ma victime
J’ai déployé mes ailes
Pour commettre mon crime
Selon le rituel (inscrit au manuel)
Aiguisant mes dents
J’ai choisi une belle femelle
Dont le sang giclant
Sentait l’eau d’javel
Il fallait s’attendre au pire
Avec celà, gluant sur ma poitrine
Hémoglobine, qui lentement s’agglutine
Car je suis l’étoile noire,le divin vampire
Aux côtés duquel, Gilles de Rais
Qu’aimait faire souffrir lentement
Avec pinces et couperets
Ne serait qu’un enfant
J’ai aimé ses cris infâmes
Pendant que je suçais
Sa tiède vie de femme
Qu’aussi j’embrassais.
Ma pauvre victime sans défense
S’en allant doucement, la v’la qui s’épuise
Au regret des blessures, souffrances
Me donnent ainsi sa vie, tandis qu’elle agonise.
Je nettoierai plus tard mes lames
Et le rouge sombre, accroché à mon couteau
Au silence revenu, après le drame
J’me suis régalé — à lui faire la peau…
Oiseaux nocturnes, hiboux et effraies,
Vautours et rapaces, restant à distance
J’ai pu leur laisser, un peu de sang frais
Pour nourrir leur nuit – Ce sera bombance…
Aux nuits longues, sans lune
J’ai fini mon repas, le ventre replet
Là bas , au loin, sur la lagune
En compagnie d’un astre sans reflet..
RC – 18 juin 2012
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