
photo perso – Vaucluse
Les cornes de la vigne
Se balancent, se balancent.
Les cornes de la vigne
Se balancent, se cherchent.
Touche, touche, la corne !
Approche, frôle, touche !
Un jour, deux jours de danse,
Saluts et révérences.
Touche, touche, la corne !
Frôle un peu, touche, touche !
Le vent souffle plus tiède,
Et clac ! entrelacées !
Mais pfut ! le vigneron
Avec son gros soufflet,
Avec sa fleur de soufre,
Qui vient pour vous poudrer.
Mais frout ! le vigneron
Avec son tablier,
Sa ceinture de corde
Et ses liens de jonc.
Et clac ! le vigneron
Avec ses grands ciseaux
Qui font clac ! clac ! plus fort
Que le bac du corbeau.
Et clac ! le vigneron
Qui aime le raisin,
Qui aime mieux le vin
Que les cornes, les feuilles,
Les danses, les révérences…
Clac ! Clac !
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02/11/2019 | Catégories: auteurs à découvrir, photography, self creation | Tags: André Spire, ciseaux, cornes, danses, feuilles, raisin, révérences, vent, vigneron | Poster un commentaire

peinture: pêcheurs en barque Codex Skylitzès Matritensis
–
Et la rose éclose pendant mon sommeil,
Et les cordes vibrant de musique,
Capripède, les brindilles folles sous le pied ;
Nous ici sur la colline, avec les oliviers
Où un homme pourrait dresser sa rame,
Et le bateau là-bas dans l’embouchure ;
Ainsi avons-nous reposé en automne
Là sous les tentures, ou mur peint en bas comme des tentures,
Et en haut une roseraie,
Bruits montant de la rue transversale ;
Ainsi nous sommes-nous tenus là,
Observant la voie depuis la fenêtre,
Fa Han et moi à la fenêtre,
Et ses cheveux noués de cordons d’or.
Nuage sur le mont ; brume sur coteau ouvert, comme une côte.
Feuille sur feuille, branche d’aube dans le ciel
Et obscure la mer, sous le vent,
Les voiles du bateau affalées au mouillage,
Nuage comme une voile renversée,
Et les hommes lâchant du sable près du mur des flots
Ces oliviers sur la colline
Où un homme pourrait dresser sa rame.
XXXIII –
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11/14/2018 | Catégories: auteurs étrangers, peinture | Tags: bateau, brumz, Ezra Pound, mer, musique, oliviers, pied, rose, sommeil, tentures, vent | Poster un commentaire

sculpture – bronze nuragique ( Sardaigne ) musée de Sassari
Il s’est approché lentement
Avec son grand poignard en peau de nuit
Il a pris, il a pris tout son temps
Avec son grand poignard en peau d’ennui
Il a reniflé dans le vent
Avec son grand sourire de trop de nuit
Il a souri de toutes ses dents
Pour laisser t’approcher lentement
Il a pris tout, tout son temps
De son flanc a délogé une lame de fer
Avec son grand couteau en peau de fer
Il s’est mis à tuer le temps
Il avait froid dans ses grands vents
Il avait de la poule à chair
Il était nu, nu comme un ver
Avec sa lame en peau de fer
Avec son grand couteau de nuit
Il ne savait vraiment pas quoi faire
Il faisait froid, il est parti.
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08/30/2018 | Catégories: Art, fine arts, sculpture | Tags: couteau, dents, ennui, fer, Francis Villain, froid, nuit, poignard, poule, vent | Poster un commentaire
Granville Redmond Morning on the Pacific
Et si le vent ne contenait aucune promesse
S’il fallait rejoindre la mer
– les rivières ne recèlent qu’un reflet trop pâle
éphémère du temps,
de ce va et vient sur l’estran –
S’il fallait la rejoindre au-delà des estuaires
quand elle se déleste aux confins du rivage
de son trop-plein d’algues et de pierres
de bois flottés de coquillages
Lorsqu’on atteint le large, là est le vent
et sous le vent on largue à la mer
les derniers repères il n’y a plus trace
de ce que l’esprit formait de rêves et
de chimères
Ou plutôt le rêve est là, il vit, il nous précède
Il bondit plus bleu que le bleu des
pigments d’outre-mer
Et si le ciel blanchit c’est simplement
que la lumière l’inonde
et c’est là que s’abrase la plus petite parcelle
de l’esprit rétif, comme à coup de canifs,
à petits coups de langue, un halètement
plaintif
Là, la fête commence, les grandes épousailles
de la mer et du vent, on ne sait plus le dire,
ou peut-être les noces de l’espace et du temps
pour embrasser le vide
et d’y plonger on en est plus avide
d’immensité alors on sait ce n’est pas un vain mot
que la promesse est là de se couler dans le plus petit
interstice entre deux gouttes d’eau, deux esquilles
de vent sous la peau
comme la vague toujours plus haut

Paul Edouard ROSSET-GRANGER « Une vague, étude »
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08/28/2018 | Catégories: Susanne Dereve | Tags: espace, mer, temps, vent | 1 commentaire

Toi qui vins de bien loin,
le vent derrière ton dos,
et les gestes d’écume,
as-tu marché sur l’eau,
les pas aussitôt effacés par les vagues
ou es-tu née d’une conque,
comme la Vénus de Sandro,
célébrant la venue du printemps ?
Enveloppée de ciel,
les nuées en robe vaporeuse
en as-tu repoussé les limites,
replié les courbes de l’espace ,
fait de la mer ton berceau ?
Toi qui vient de si loin
et qu’on n’attendait plus…
–
RC – juill 2018
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08/07/2018 | Catégories: Art, fine arts, peinture, self creation | Tags: écume, berceau, Boticielli, conque, limites, loin, printemps, robe, Vénus, vent | Poster un commentaire
monument aux morts de Bergues (59)
C’est un mas solitaire au fond d’un val oublié
Sur un chemin de pierre qui court au long des pans de rochers
On dit que des rivières essaient encore de chanter
Dessous les tapis de lierre. On dit : « Le temps a dû s’arrêter
Un jour de misère
Que tonnaient, tonnaient, tonnaient les canons de guerre »
On dit
Qu’à l’ombre un peu légère que fait encore un laurier
Au creux d’un lit de bruyère, une fille alla s’allonger
On dit que vint l’hiver sans qu’elle ait pu détourner
Les yeux du chemin de pierre que de la neige allait effacer
On dit d’elle encore
Qu’aux nuits de pleine lune elle s’en revient des morts
Saluez les ailes élimées du vent qui se mêle à nos champs
Sally est revenue chez les vivants souffler la chandelle aux amants
Saluez les ailes élimées du vent mais fermez l’oreille à son chant
Sally est revenue, Sally est le vent qui tourne et tourne et tourne et…
On dit qu’un célibataire natif du bourg d’à côté
S’en vient les nuits de lumière dans le bel habit d’un officier
Le nez levé en l’air, la main posée sur l’épée
Qu’avait dû porter son père, ou bien le père de son père, qui sait ?
Au temps de misère
Où tonnaient, tonnaient, tonnaient les canons de guerre
On dit
Qu’à l’ombre un peu légère que fait encore le laurier
On en vit deux cents naguère… Mais l’amour n’est plus ce qu’il était
Moi qui n’ai, pauvre erre, pas plus d’épi que d’épée
Je vais au mas des mystères dès que mon cœur est triste à pleurer
Et je sais alors
Qu’aux nuits de pleine lune elle s’en revient des morts
Saluez les ailes élimées du vent qui se mêle à nos champs
Sally est revenue chez les vivants souffler la chandelle aux amants
Saluez les ailes élimées du vent mais fermez l’oreille à son chant
Sally est revenue, Sally est le vent qui tourne et tourne et tourne et…
C’est un mas solitaire au fond d’un val oublié
Sur un chemin de pierre qui court au long des pans de rochers
On dit que des rivières essaient encore de chanter
Dessous les tapis de lierre.
On dit :
« Le temps a dû s’arrêter… »
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07/16/2018 | Catégories: auteurs à découvrir, sculpture | Tags: épée, bruyère, canons, chanter, Frédéric Clément, guerre, lierre, lune, misère, morts, officier, rivières, rochers, vent | Poster un commentaire

peinture – Thomas Hart Benton
Photographie saisie en passant en voiture
un jour sans doute de sombres mélodies
dans la tuyauterie cérébrale :
dans les urines noires
de l’automne en bordure de banlieue
des bovins statufiés attendent
dans le vent on ne sait quoi
dans le gras des labours
on dirait qu’ils dépriment
.
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07/14/2018 | Catégories: Art, auteurs à découvrir, fine arts, peinture | Tags: banlieue, bovins, déprime, Jean-Claude Pinson, labours, photographie, tuyauterie, urine, vent, voiture | Poster un commentaire

peinture: Charles Sheeler
Bruits du navire ; voix dans un corridor,
Craquements des boiseries, grincements des lampes oscillantes,
Rythme des machines, leur odeur fade par bouffées,
Cris mangés de vent, qui brouillent la musique
D’une mandoline égrenant : « Sobre las oias del mar… »
Et le bruit coutumier qui finit par être silence.
Oh ! sur le pont, là-haut, le vent long et féroce, le vent-pirate
Sifflant dans les cordages, et faisant claquer comme un fouet
Le drapeau de bandes et d’étoiles aux trois couleurs…
Valéry LARBAUD « Les Poésies de A.O. Barnabooth »
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05/06/2018 | Catégories: Art, fine arts, peinture, poètes connus | Tags: cordages, corridor, cris, drapeau, fouet, grincement, machines, mandoline, navire, silence, vent | Poster un commentaire

Le puits ne connaît pas
le sens du vent
ni le temps que met le soir
pour nourrir par bouchées
les pierres gisantes
sur son lit
*
Puits
bouche à nourrir
oreille où chuchoter
œil où refléter
nos entrailles ouvertes .
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04/17/2018 | Catégories: auteurs à découvrir | Tags: bouche, entrailles, oeil, oreille, pierres, puits, temps, Thomas Duranteau, vent | Poster un commentaire

dessin: Albert Dürer
presque bleu, c’était le vent
presque bleue il y avait l’eau
presque bleu le ciel encore
– celui qui se reflète
avant qu’il ne se brume,
dans l’oeil du cerf abattu .
Comme s’il regardait au-delà :
sans regard pourtant ,
le presque bleu des choses promises .
Le corps est encore fumant,
chaude aussi est la terre,
avant qu’elle ne se brume de neige
presque bleue dans le froid
qui la saisit.
–
RC – sept 2017
( écho à Sylvie-E. Saliceti )
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02/23/2018 | Catégories: Art, fine arts, self creation | Tags: au-dela, brume, cerf, chabriere, ciel, eau, froid, neuge, regard, terre, vent | Poster un commentaire

peinture : Ilia Rubini
Jaloux je suis
de la folle tendresse du vent
qui te caresse.
Jaloux je suis
du jour sur ton front endormi :
il ne te quitte pas.
Jaloux je suis
du chant qui ne retourne pas,
volage, vers ta gorge.
jaloux je suis
de la journée qui te serre et de la nuit
qui te délivre.
Jaloux je suis
de ton sommeil, insaisissable rival
qui te possède.
Jaloux je suis
de toi, de moi et de mon amour même
parce qu’il t’aime !
–
César BRANAS « Jardin Muré » (1952-1956) in revue « Europe », septembre 1968
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02/19/2018 | Catégories: self creation | Tags: César Branas, chant, endormi, jaloux, journée, nuit, sommeil, tendresse, vent, volage | Poster un commentaire
.

peinture: Marsden Hartley
–
Un jour, je serai mort
et encore dans l’après-midi
dans la paix des routes,
dans les champs verts,
parmi les oiseaux et au milieu de l’air
tranquillement en ami
et de passage parmi ces hommes
Je ne sais pas et je t’aime.
Un jour, je serai mort
et encore dans l’après-midi
dans les yeux des femmes
qui viennent et qui m’embrassent,
dans la musique ancienne
toute mise au point,
ou même dans un objet,
le plus intime et le plus clair
ou peut-être dans mes vers.
Dites-moi quel prodige
rend le soir si doux
et si intense à la fois,
et à quel champ ou à quel nuage
dois-je attribuer ma joie;
parce que je sais supporter
tout de mon entourage,
et que je sais que quelqu’un, plus tard,
saura préserver ma mémoire.
Les paroles au vent
Miquel Marti I Pol
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02/05/2018 | Catégories: Art, auteurs étrangers, fine arts, peinture | Tags: champs, homme, intime, joie, mémoire, Miquel Marti-i-Pol, musique, nuages mort, prodige, route, vent | Poster un commentaire

La parenthèse de la parole,
après une nuit de sommeil,
et la bouche grande ouverte,
dans un baillement ;
avec elle j’attrape le vent,
( pas tout, mais une partie quand-même),
et c’est comme si en silence,
les mots venaient d’eux-même
s’offrir des histoires,
concentrés de souvenirs,
l’orage caché au fond des draps,
et des petits sourires
comme des lucioles,
une guirlande de rêves,
clignote encore,
en silences partagés…
–
RC –
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01/26/2018 | Catégories: d'images, photography, self creation | Tags: baillement, bouche, clignote, draps, histoires, lucioles, parenthèse, parole, rêves, silence, sourires, souvenirs, vent | Poster un commentaire

> Quelques jours avant,
un peu de neige souffreteuse,
en petits tas tristes et gris,
sur les trottoirs de la ville .
On peut ouvrir les portes,
du calendrier de l’avent,
négliger le froid mordant,
pour se promener pourtant
Mais rester au-dehors,
devant les vitrines,
au décor clinquant,
lumières et paillettes,
Pyramides de cadeaux,
soigneusement enveloppés,
se mirant,
sous les spots électriques,
Angora et soie,
des beaux quartiers,
habits coûteux ,
et mannequins radieux.
C’est une fête avant Noël,
celle du commerce,
où se pavanent
de riches clients .
On peut admirer,
les étals de foie gras ,
pâtisseries ouvragées,
et montagnes chocolatées…
Tu as le droit
de lécher les vitrines,
mais sans avoir rien, à se mettre
sous la dent , … que le vent.
–
RC – dec 2017
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12/24/2017 | Catégories: d'images, photography, self creation | Tags: cadeaux, commerce, fête, foie gras, froid, lumières, mannequins, neige, Noël, paillettes, pâtisseries, spots, vent, ville, vitrines | Poster un commentaire

–
Mon dessin a suivi son chemin:
il n’avait pas le tracé sinueux
des racines, en travers du chemin,
pas l’épaisseur du trait repoussant
les obstacles, comme mes bottes
dans l’épaisse couche de neige.
Je me suis demandé comment il avait commencé.
Je l’ai senti avant de le voir,
avant qu’il apparaisse sous la mine.
C’était peut-être une opération mentale.
Elle aurait donné de résultats semblables,
si j’avais poursuivi la ligne,
les yeux clos.
On pouvait voir une ressemblance
avec quelque chose de connu, bien que
on n’en soit pas sûr.
Le chat a marché dessus, il n’y a vu aucun sens,
rien qui ne le trompe au point qu’il s’arrête.
C’est juste une interprétation du visible,
une musique en devenir, et l’esprit
en suit les indices,
comme si on cherchait la solution
à une énigme.
L’espace a continué de se feuilleter , en pages
glacées, un coup de vent a retourné la feuille.
On ne voit plus rien.
Peut-être même qu’il n’a jamais existé.
–
RC – oct 2016
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09/28/2017 | Catégories: d'images, self creation | Tags: énigme, chabriere, chat, chemin, indices, ligne, mentale, neige, obstacles, ressemblance, trace, vent, visible | Poster un commentaire

L’heure la plus étrange est cinq heures
et cette insupportable odeur de marée verte
Entre deux soulèvements de sable
une femme chancelle en riant
Elle a les yeux cendres elle ment
C’est plus fort les yeux elle ment
Elle dit regarder un ange
On dit cela au vent à la cruauté du vent
Dans cette absurde odeur de marée basse
Il y a toujours une poussière
une légèreté de mort
qui vous pénètre l’oeil
in « Paul les oiseaux »
in » Paul les oiseaux »
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09/27/2017 | Catégories: Art, d'images, peinture | Tags: cendres, Erwann Rougé, femme, marée, marée basse, mort, odeur, poussière, sable, vent, yeux | Poster un commentaire

peinture: Helen Frankenthaler
Ici l’ailleurs peut se diluer .
Les couleurs sont pâles :
Les idées ont pris de l’embonpoint .
On les cherche,
comme on le ferait pour la direction du vent ;
Il faut mouiller son doigt pour le savoir.
Ceux qui écrivent préfèreront l’encre :
mais le plongeant dans l’encrier ,
ils le sortiront sec .
La pâleur atteint même l’écriture .
–
RC – juill 2017
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09/16/2017 | Catégories: Art, fine arts, peinture, self creation | Tags: écriture, couleurs, dilution, doigt; encre, encrier, idées, vent | Poster un commentaire

Hier devait aussi être incertain pour nos pères .
Pour ne pas se perdre, comme le petit Poucet,
ils ont laissé des temples aux marches de pierre,
avant d’entrer dans la courbure de la terre.
Des forêts ont pris leur essor,
leur foisonnement s’est épris du vent,
leurs racines ont fouillé le temps,
jusque aux ossements de ceux qui ont vécu .
Mille vies ne changeraient rien :
ni aux soleils et à leurs éclipses,
ni à la rosée du matin,
déposée sur les herbes
Je ne sais rien du jour qui vient.
–
RC – avr 2017
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09/06/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: éclipse, courbure, herbes, jour, ossements, pères, petit Poucet, pierres, rosée, soleils, vent | Poster un commentaire

installation architecturale Christophe Bénichou, région de Montpellier
Tu vois cette grande boîte,
posée sur la montagne,
obscure , close sur elle-même
personne n’y rentre et personne n’a la clef.
Tout est immobile autour et se dessèche.
Les rayons du soleil rebondissent sur elle
et semblent s’amplifier.
Les insectes ont fait silence,
il n’y a aucun oiseau visible.
Peut-être sont-ils grillés.
Dans cette boîte, j’y ai caché le vent.
–
RC – mai 2017
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08/21/2017 | Catégories: self creation | Tags: boîte, chabriere, immobile, insectes, obscure, oiseau, silence, soleil, vent | Poster un commentaire

On a bien construit
de hautes pyramides,
de puissants ziggourats,
des buildings prétentieux,
pour que la pierre et le béton
se dressent
pour défier l’espace
et le temps.
On a peint sur les murs,
des fresques colorées ,
les églises furent habitées
de fantômes sculptés ,
la messe a été dite,
et les paroles se sont perdues
à mesure que les voûtes
buvaient les fumées des cierges.
La tour de Babel s’est écroulée,
le phare d’Alexandrie est sous les eaux,
les fresques sont illisibles,
les statues décapitées,
les épitaphes nous parlent
d’une langue
qui s’est égarée
comme des vaisseaux dans la brume.
Il y a eu des archipels
bâtis sur le sable,
des temples enfouis
sous les vagues denses, de la forêt
et des murs dont les inscriptions
cohabitent avec les mousses,
dialoguant quelque temps encore
avec la neige et le vent .
–
RC – août 2016

photo : détail de la tombe d’Elizabeth Hayden
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07/07/2017 | Catégories: Art, self creation | Tags: Alexandrie, archipels, églises, béton, buildings, chabriere, cierges, fantômes, fresques, inscriptions, mousses, murs, neige, pierre, pyramides, temples, tour de Babel, vaisseaux, vent, voûtes, ziggourats | Poster un commentaire

Dessin Max Ernst
Biographie, poésie, destin
Le poète raconte sa vie d’abord aux hommes ; puis,
quand les hommes s’endorment, aux oiseaux ;
après, quand les oiseaux s’en vont, ils la racontent
aux arbres…
Ensuite le Vent passe et il y a un murmure de frondes.
Ce qui peut aussi se traduire de la manière suivante :
Ce que je conte aux hommes est plein d’orgueil ;
ce que je conte aux oiseaux plein de musique ;
ce que je conte aux arbres, de pleurs.
Et tout forme une chanson composée pour le Vent,
dont, plus tard, ce spectateur unique et oublieux
ne pourra retenir que quelques mots.
Mais ces mots dont il se souvient sont ceux que
les pierres n’oublieront jamais.
Ce que le poète raconte aux pierres est
rempli d’éternité.
Cette chanson-là, c’est la chanson du Destin que les
étoiles, non plus, n’oublieront pas.
(Extrait de TU GAGNERAS LA LUMIERE ) MEXICO 1942
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06/19/2017 | Catégories: Art, fine arts | Tags: arbres, chanson, Leon Felipe, oiseaux, orgueil, pierres, pleurs, poète, vent | Poster un commentaire

photo perso 2005 : Mont Lozère et « clapas »
On a semé sur le mont Lozère,
quantité de pierres,
de gros calibre,
parfois en équilibre .
Elles sommeillent,
la face contre le ciel,
portent le monde à l’envers,
le nez en l’air…
Elles se disputent souvent
avec l’âpre vent,
la tempête et le froid
où les arbres peinent à tenir droit.
Entens-tu leur chanson
qui accompagne les saisons ?
Sur leur peau douce
ne s’aggrippent pas les mousses
Ne crains pas leur fuite :
ce sont des masses de granite,
lentement accumulées
qui ne risquent pas de s’envoler.
Ce sont des sentinelles
dépourvues d’ailes ,
qui veillent sur la plaine,
et le décor de la scène ,
où les millénaires peuvent s’écouler:
leur muette consistance
parle de leur patience :
ce n’est pas demain qu’elles vont s’écrouler…
–
RC – avr 2017
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06/12/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: équilibre, chabriere, chanson, ciel, envers, froid, granite, millénaires, mont Lozère, mousses, pierres, plaine, saisons, sentinelles, vent | Poster un commentaire

Dis-moi, dis, souriante enfant,
Qu’est-ce, pour toi, que le passé?
« Un soir d’automne, doux et clément,
Où le vent soupire, endeuillé. »
Qu’est-ce, pour toi, que le présent?
« Un rameau vert chargé de fleurs
Où l’oiselet bande ses forces
Pour s’envoler dans les hauteurs. »
Et l’avenir, enfant bénie?
« La mer sous un soleil sans voiles,
La mer puissante, éblouissante
Qui, là-bas, rejoint l’infini. »
Juillet 1836
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06/08/2017 | Catégories: auteurs étrangers, photography | Tags: Emily Bronte, enfant, fleurs, infini, mer, oiselet, Rameau, vent | Poster un commentaire

Tu as tenu dans tes bras le bouquet de l’été,
Que le vent tiède a fleuri ,
et lentement , coupées de leurs racines,
les têtes ont fléchi.
Tu as tenu dans tes bras ton ventre arrondi,
que l’amour a fleuri ,
mais éloigné de ses racines ,
ton corps s’est flétri .
Il n’y a eu que sécheresse
et le froid, l’hiver
et la détresse
et la bouche amère.
Il y a un mot pour décrire
celui qui n’a plus de parents
mais il n’y en a pas pour dire
une mère perdant son enfant.
Comment interroger le destin,
quand , fleur après fleur
se perd dans le lointain
la plus petite lueur ?
La mort était-elle dans ton sein
pour qu’ainsi, elle vienne
décapiter les fleurs du jardin
et les priver d’oxygène … ?
–
RC – août 2016
–
en liaison avec « poème à l’orphelin » de M Tsvetaieva
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06/04/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: amour, bouquet, chabriere, destin, enfant, hiver, jardin, lueur, Marina Tsvetaieva, mère, mort, oxygène, parents, racines, sécheresse, vent, ventre | Poster un commentaire

photographe non identifié
J’ai failli rencontrer
celle qui n’a pas de voix,
autres que quelques traces
électroniques,
–
semées sur le clavier,
toujours en majuscules
laissées en marge
d’un jeu de lettres .
–
J’imagine la Brésilienne
campée sur de solides guibolles,
et des mèches folles
s’échappant du chapeau.
–
Il y a du vent
hier et aujourd’hui.
Il aurait emporté ses paroles,
et son accent chantant.
–
C’est une inconnue
qui observe au loin,
son amie s’éloigner:
devenant un tout petit point
–
Cette fois : elle est sans voix.
Ce n’est pas à cause du vent :
elle ne se retourne pas,
a laissé mon image aussi, s’effacer.
–
La plage n’est pas belle;
l’azur a déserté le ciel,
les parasols sont repliés,
peut-être l’été n’a-t-il jamais existé.
–
Il suffirait d’aller voir
de l’autre côté.
( Par la mer, quand elle se calme
on le peut . )
–
C’est l’immensité qui tangue,
mais sans doute au-delà
bien au-delà des yeux.
Et de la baie de Rio.
–
RC – fev 2017
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04/28/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: accent, azur, chabriere, chapeau, effacer, immensité, majuscules, mer, parasols, plage, Rio, vent, voix, yeux | Poster un commentaire