Tout gravite sur l’immobile – ( RC )
voir article de « la montagne »
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Chaque ville a ses particularités..
Là, tout gravite sur l’immobile,
Derrière des rubans noirs et argentés,
Un échantillonnage complet d’urnes en file.
Ambiance propice à la concurrence entre deuils,
Chacun vante la qualité des cercueils,
juxtaposés sur les rayonnages,
quelquefois empilés, faute de place à l’étalage.
Leur confort capitonné, – bien tentant
Le choix des étoffes, allant du cru :
– des couleurs intenses pour ceux qui ont vécu ..
(- plus tendres pour les enfants)…
Et la place de s’y glisser,
sans être à l’étroit…
L’ergonomie étudiée:
Le tout doit être de choix :
Angles subtilement vernis ;
Des bois veinés, les meilleurs
Des poignées aux formes arrondies …
Un look confié aux meilleurs designers…
Certaines de ces boîtes allongées,
possèdent une fenêtre arrondie,telle
qu’au verre biseauté,
l’écho de la lueur des chandelles…
On peut y voir à travers
le visage du défunt ; vérifier sa présence
C’est un dernier témoin d’existence
avant qu’il n’occupe son dernier univers :
Un sombre caveau, bien ordonné
encadré d’allées gravillonnées,
et au dessus duquel prolifèrent
couronnes , bouquets et objets divers…:
Les plaques aux regrets sincères,
des signes affirmés d’appartenance religieuse
– ( cocher la version pieuse ) …
> Les boules de verre
où une rose en plastique
est maintenue prisonnière,
et brille sur la pierre,
à la gravure emphatique.
Ou bien ( selon les deniers ) ,
marquant la dernière volonté,
le granite luisant, où se reflètent,
des cyprès, les crètes…
Les boutiques rivalisant d’ingéniosité,
Proposent aussi des produits recyclés,
( ayant accompagné d’autres vies )
– avec un souci affiché d’écologie –
Les cercueils les plus innovants,
comportent toutes options pouvant,
joindre la fantaisie et l’imaginable
un peu comme les voitures ( climatisables) :
Les dispositifs d’aération
– télécommandés -,( mais sur option )
Le diffuseur « parfum subtil »;
Les roulettes rétractiles,
Les suspensions hydrauliques,
Le profil aérodynamique,
Avec parfois des tiroirs,
Pour les petits objets de la mémoire…
On peut y glisser des voeux,
Ou des piécettes, facilitant,
c’est sûr, le passage élégant
vers un au-delà heureux…
Toute métempsychose souhaitée,
Peut faire l’objet d’une médaille animalière,
Que l’on dispose sur la bière,
dans un emplacement réservé ,
généralement sur un côté vertical…
C’est dire que l’on n’oublie aucun détail,
chacun exerçant ses prières,
– et réservant son suaire…
Le décès est vécu comme une promesse,
Et on quitte la vie avec allégresse ;
et puis … pour ces circonstances;
On ne regarde pas à la dépense.
La mort ainsi mise en scène,
En vaut toujours la peine:
pour ces actions souterraines,
c’est pour l’éternité ( quand même ! )…
On ne va pas se faire prier
Pour se faire enterrer…
quel est votre avis ?
( ça n’arrive qu’une fois dans sa vie ! )
– enfin justement quand elle n’est plus là –
ce que l’on nomme le trépas
après une durée assassine…
ce qu’il faut pour alimenter les racines
et laisser le temps,
faire que les petits enfants,
n’aient plus qu’en tête,
de devenir un jour squelette…
( se rappelant un jour les ancêtres,
dont l’âme flottante, peut-être ,
veille sur le petit quadrilatère,
de location, au cimetière ).
–
RC
( si ça vous inspire )…
je n’ai pas dit vous expire, notez bien…
Comptes d’Orient ( RC )
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Des mille et une nuits
Voila l’humeur voyageuse
D’objets, l’abondance et l’envie
C’est cette histoire merveilleuse;
L’escadrille de tapis volants
Au souvenir des parfums d’orient
Celle des roses d’Ispahan
Qui berce l’esprit des enfants …
Il est question de diamants
D’or et d’objets, de bandits
Dans l’obscurité les yeux agrandis
Captent des éclairs d’objets brillants
Abondance à remplir son cabas
» C’est un hasard heureux
Qui m’a fait pénétrer ces lieux
Se dira, rêveur, Ali Baba
Je n’ai pas pu en faire le compte
De tous ces objets de valeur
Détenus par quarante voleurs »
( enfin, c’est ce que suggère le conte)
Tant de richesses rendrait avide
Si on les savait quelque part
La misère est partout, chacun réclame sa part
Et réchauffe les esprits cupides…
Ou bien c’est un objet précieux
Qui permet d’exaucer les voeux,
D’avoir tout ce dont on manque
Et de faire « sauter la banque »
La lampe d’Aladin contenait un génie
Qui faisait de son mieux
Pour rendre les hommes heureux
Surtout pour les plus démunis…
Une demande pour l’avenir ?
Et ceci, à quel tarif ?
Devenir calife à la place du calife ?
La lampe à huile va tout vous dire…
Mais attention, à ce qu’on croit
Faites bien votre choix
Les voeux se limitent à trois
Au delà vous pouvez faire une croix…
Et attendre des jours meilleurs
Assis dans la poussière
Vivant dans la misère …
A attendre le bienfaiteur…
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Je conte sur lui…
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RC – 22 et 28 juin 2012