voir l'art autrement – en relation avec les textes

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Sculpteur de poème – ( RC )


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sculpture    Jaume Plensa      Yorkshire park

Tu t’imagines sculpteur
en travaillant le volume d’un poème….

Tu as à ta disposition,
comme celui du métier,
une matière malléable
qui serait comme la terre glaise
avec laquelle tu modèles tes idées.

Elles peuvent prendre toute forme
et le dire , en être rugueux
ou volontairement lisse,
selon le choix des verbes.

Tu travailles rapidement,
rajoutes, enlèves, soudes,
crées les espaces nécessaires,
associes les nuances,
se froissant même,
au parcours des sons.

Tourne donc autour de ta sculpture :
tu l’envisages sous un autre angle,
évidant les mots,
multipliant les arabesques.

Regarde l’ombre portée des phrases.
Creuse encore, où les sonorités s’affrontent ;
Imagine d’autres couleurs,
portées par d’autres voix.

Comment respire l’ensemble,
s’il se dilate avec le souffle,
s’il a la fluidité d’un marbre poli.

Il se nourrit de lumières et d’ombres
au foisonnement des images :
métaphores cristallisant l’imagination
avec la magie des vers:
le poème vibrant de son propre espace.


RC – mai 2017


Potier de vie – (RC)


Demain je regarde  ce tas  de terre, je me dis, si j’étais  potier, j’en ferais un petit  vase.
Je le fais en pensée  je  reconstitue  tes propos.
Je les vois dans un autre  ordre,  sous  une  autre  lumière.  Et ce vase  a une  autre  forme que la motte  de départ, mais  le même  volume, la même  masse.
Il fait  corps avec le  vide, le creux  qui rend  le vase, vase.
Ta parole est comme çà.
Ce ne sont pas que des mots placés  dans un ordre  donné.
Ils  font  corps avec  ton esprit, avec ce creux qui justifie  ta forme.
J’ai peut-être  compris  aussi  que   cette  forme  existera  encore,  qu’elle  n’est   pas  donnée, que  toi-même  tu changeras  de forme,  et d’esprit.
Et te soumettras  ,
à la lumière, celle  qui révèle  les volumes.
Mais  garderas ton âme.

Article  en relation avec le texte  de François Cheng,  publié précédemment…

art: volume "livre métallique", de Anselm Kiefer ( la vie secrète des plantes) 2002


Je suis l’orage (RC)


 

Le Ruisseau en murmure

et cette larme silencieuse.

 

Portée d’eau – la paresseuse-

aux endroits les plus creux,                 stries, flaques et vallées

Faisant son chemin, poussée de par sa masse,

roulée sur le visage et vers de lointains océans.

 

Tu scruteras ce flux,              sensible,

ainsi le rai de la lumière

aux rebonds des volumes;        la larme à la rondeur

du visage

l’encre, aux pentes provoquées   du papier.

 

Ce ruisseau qui murmure,  la chute qui cascade, les grands méandres en fleuves,

sont à l’inverse de ma brosse,

qui court sur le fil de la toile,  en caresse les  reliefs,

dépose sur ses collines

son écorce de couleurs,     ses habits de fête.

 

qui court en pâte brute, en pâte fine,         demi-matière chargée d’eau,                      – aimante, électrostatique

de parcours artistisques.   déposée, frottée, retranchée…..

photo personnelle:  menace d'orage  sur le Causse   (  Lozère)

           photo personnelle:                       menace d’orage sur le Causse ( Lozère)

Je suis l’orage

qui précipite, macule, rature et bouscule  la géographie étale

de mille pages   aux mille visages.

 

–            Notre ronde  – le monde,

mille pages de mille visages,         sculptés, bousculés,ravinés, basculés,

sédiments d’eau

sédiment-terres

Se taire.

 

Des colères qui hurlent,          aux larmes silencieuses

sur les statues des arbres et géants de pierre_______

 

Une page de la vie, toujours détruite,    et naissante;

et recommencée.

 

RC  2001