E.E.Cummings – ma dame est un jardin d’ivoire


photo Manuel Alvarez-Bravo – : Good reputation sleeping -1938 Ma dame est un jardin d’ivoireses épaules sont de lisses et brillantesfleurs sous lesquelles percent les fleurs nouvellesde ses petits seins se balançant avec amoursa main forme cinq fleurssur son ventre blanc est une maligne fleur en forme de rêve et ses poignets sont les plus pures plus merveilleuses fleurs ma dame est couvertede fleursses pieds … Continuer de lire E.E.Cummings – ma dame est un jardin d’ivoire

John Taylor – le dernier cerisier


Laisse le cerisier s’effacerlaisse la terre s’effacer sur laquelle tu as marchéalourdi de nomsde pelouses de jardins secretsque tu as laissés derrière toiet d’un cerisier tu as été alourdimais l’échelle sous ton bras the last cherry tree let the cherry tree fadelet the earth fade over which you walkedweighed down with nameswith secret gardens backyardsyou left behindand a cherry tree you were weighed downbut the … Continuer de lire John Taylor – le dernier cerisier

Charles Bukowski – conseils amicaux à un paquet de jeunes gens


photo Garrett retraitée Allez au Tibet.Montez sur un chameau.Lisez la Bible.Peignez vos chaussures en bleu.Laissez vous pousser la barbe.Faites le tour du monde dans un canoë en papier.Abonnez-vous au « The Saturday Evening Post ».Mâchez uniquement du côté gauche de votre bouche.Épousez une femme unijambiste et rasez-la avec un coupe-chou.Et gravez votre nom sur son bras. Brossez-vous les dents avec de l’essence.Dormez toute la journée … Continuer de lire Charles Bukowski – conseils amicaux à un paquet de jeunes gens

Yahia Lababidi – Interstices


Mes heures ont peur de mes jours la méfiance mettant leurs pieds vers le bas soupçonnant de trouver un point d’appui tic toc qu’ils pointent consciemment de l’orteil, Mes jours ont peur de mes années N’ayant jamais pu s’oublier debout autour de moi, comme je essaie de dormir déplaçant leur poids, les craintes traînant Dans les interstices, il est intemporel Se déroulant et heureusement introuvable … Continuer de lire Yahia Lababidi – Interstices

T.S Eliott – le mois le plus cruel


April is the cruellest month, breeding Lilacs out of the dead land, mixing Memory and desire, stirring Dull roots with spring rain. Avril est le mois le plus cruel, Les lilas hors de la terre morte, mélangeant La mémoire et le désir, en remuant Les racines inertes avec la pluie de printemps. TS Elliot Continuer de lire T.S Eliott – le mois le plus cruel

James Joyce – musique de chambre – XVI


XVI Dis adieu, adieu et adieu,dis adieu à tes jeunes jours,Vient te séduire l’Amour joyeuxet courtiser ton jeune atour –le corsage ornant tes façons,Le filet sur tes cheveux blonds. Quand tu entendras son nom portépar les trompes du chérubin,Pour lui commence à libérertout doucement ton jeune seinEt défais doucement le filetqui marque la virginité. XVI Bid adieu, adieu, adieu,Bid adieu to girlish days,Happy Love is … Continuer de lire James Joyce – musique de chambre – XVI

Pierre Mhanna – respiration et souffle


        sculpture: Barbara  Hepworth When I am down I breathe in and out as deeply and widely as I can, centering myself in the clarity of her light, the intuition of eternity. Quand je n’ai pas le moral Je respire et souffle Aussi profondément que possible , En me centrant Dans la clarté de sa lumière, L’intuition de l’éternité. – voir  le … Continuer de lire Pierre Mhanna – respiration et souffle

Basho -La pièce perdue


– La pièce perdue dans la rivière se trouve dans la rivière Le soleil et la lune sont des voyageurs dans l’éternité. Même les années sont errantes. Pour ceux dont la vie est sur les eaux ou qui conduisent un cheval au fil des ans chaque jour est un voyage et le voyage lui-même est la maison . – Basho ( tentative  de traduction RC … Continuer de lire Basho -La pièce perdue

James Joyce – musique de chambre III: ( pâles portes de l’aurore)


  peinture: Stephane  Halbout III A l’heure où tout repose encore silencieux, O toi qui restes seul à surveiller les cieux, Entends-tu dans la nuit le vent et les soupirs Des harpes suppliant Amour de réouvrir Les pâles portes de l’aurore ? Quand tout est en repos, toi seul es-tu levé Pour écouter jouer les harpes nuancées Sur le chemin d’Amour qu’elles vont précédant, Et … Continuer de lire James Joyce – musique de chambre III: ( pâles portes de l’aurore)

James Joyce – musique de chambre – XVII


photo  Francesca  Woodman XVII Ma colombe, belle et si chère, Eveille-toi, éveille-toi Sur mes lèvres et mes paupières, Rosée de nuit repose là. Le vent fleurant tisse en concert Tous les soupirs comme des voix Ma colombe, belle et si chère, Eveille-toi, éveille-toi ! Près du cèdre là je t’attends, O toi ma sœur et mon amie, Ô colombe de ton sein blanc, Ma poitrine … Continuer de lire James Joyce – musique de chambre – XVII

Vesna Parun – la vague


J’écoute la rumeur basse de la mer Qui surgit de la vague et se répercute, Masquée par un agave antique, j’épie Sa gorge qui se change en une mouette Pour s’envoler avec un gémissement Vers l’or des nuages. Et de l’airain du ventre Somptueux s’érige sombrement le roc En fleur qui porte un cortège de princesses Fascinantes, de fées surgies des légendes.   I listen … Continuer de lire Vesna Parun – la vague

James Joyce – musique de chambre V


  assemblage: Joseph Cornell   » Cassiopea »     V Quand l’étoile s’élance au paradis, Timide et inconsolée, chastement ; Daigne entendre dans le soir assoupi Celui qui à ta porte vient chantant. Son chant est plus tendre que la rosée Et lui est venu pour te visiter. Ô ne te penche dans la rêverie Quand il t’appelle à l’orée de la nuit. Ni ne songe  … Continuer de lire James Joyce – musique de chambre V

Hersz K – Une jeune ouvrière


-trouvé  dans une publication  en polonais,  dont  j’ai  traduit  la version proposée en anglais dans « la petite revue »  de 1931   –   Et je dois me dépêcher comme ça pour ne pas tomber ou gaspiller le matériel. Le travail est ennuyeux et fatigant. Et autour de moi il y a le rugissement et le bruissement des machines, la poussière grise qui obscurcit les chiffres  … Continuer de lire Hersz K – Une jeune ouvrière

Rainer Maria Rilke – Automne


Les feuilles tombent, tombent comme si au loin se fanaient dans le ciel de lointains jardins ; elles tombent avec des gestes qui se refusent. Et dans les nuits la lourde terre tombe de toutes les étoiles, dans la solitude. Nous tombons tous. Cette main tombe. Et vois, cette chute est dans toutes les autres mains. Et pourtant il y en a  Un qui retient … Continuer de lire Rainer Maria Rilke – Automne

Joseph Brodsky – lettre à un archéologue


Citoyen, ennemi, fils à maman, ventouse, prononçant Ordures, mendiants, porcs, « réfujuifs » , gens de mépris ; Un cuir chevelu si souvent écorché avec de l’eau bouillante Que le cerveau insignifiant se sent complètement cuisiné. Oui, nous avons habité ici: dans ce béton, ces briques , ce bois des décombres où vous arrivez maintenant pour les tamiser. Tous nos fils ont été croisés, barbelés, enchevêtrés ou … Continuer de lire Joseph Brodsky – lettre à un archéologue

Ted Hughes – la rêveuse


photographe non identifié –   J’ai vu La rêveuse en elle qui était tombée amoureuse de moi et elle ne le savait pas. A ce moment le rêveur en moi est tombé amoureux d’ elle, et je le savais. ————— I saw ‘ The dreamer in her Had fallen in love with me and she did not know it. That moment the dreamer in me … Continuer de lire Ted Hughes – la rêveuse

Madeleine de l’Aubespine – Du miroir


un  texte  d’une  auteure de la Renaissance ( en conservant l’orthographe ancienne )     DU MIROUER Aussy bien qu’en la terre basse, Au ciel la jalousie a place, Et saisist quelque fois les dieux Ce mirouer en rend tesmoignage, Rompu par la jalouse rage D’un dieu de son aise envieux. Ce dieu, plain d’amoureuse flame, Portoit vos beautes dedans l’ame, Pour vous souspiroit nuict … Continuer de lire Madeleine de l’Aubespine – Du miroir

Joseph Brodsky – un fantôme avait vécu ici


J’ai jeté mes bras autour de ces épaules, regardant Ce qui a émergé derrière ce dos, Et vis une chaise poussée légèrement en avant, Se fondant maintenant avec le mur illumimé. La lampe semblait trop éblouissante pour montrer à leur avantage le mobilier défectueux , Et c’est pourquoi un canapé en cuir marron Brillait d’une sorte de jaune dans un coin. La table avait l’air … Continuer de lire Joseph Brodsky – un fantôme avait vécu ici

Au coeur de la pierre – ( RC )


Caché par le lent défilé des années Un gemme,          comme une larme brillante s’est dissimulé dans l’obscurité   ; et il faut un hasard heureux pour la retrouver. Aussi, tu  vas demander à la pierre comment        aller vers elle, quel sésame te permettrait d’ouvrir les portes  du minéral. Comment le fossile est-il parvenu au coeur de la roche ? La pierre ne sait pas quoi te … Continuer de lire Au coeur de la pierre – ( RC )

Raymond Carver – pluie


PLUIE Réveillé ce matin avec une envie terrible de rester au lit toute la journée et de lire. J’ai lutté quelques minutes contre cette idée. Ai regardé la pluie à travers la fenêtre. Et lâché prise. Me mettant entièrement à l’abri de ce matin pluvieux. Serais-je prêt à revivre ma vie ? Avec les mêmes erreurs impardonnables ? Oui, si c’était seulement possible. Oui. (in … Continuer de lire Raymond Carver – pluie