
photo steppe de l’Ouzbekistan
Avant les mots,j’étais ce blanc effiloché
incapable de rien à cause des alphabets d’oiseaux
et la nuit claire à bords perdus où tranquille on apprend
les règles bleutées du silence.
Dire ce qui n’appelle pas les mots tente souvent le plomb
l’innocence.
—
Toute pierre console de l’impatience
et plus encore celle qui s’est fait un front
contre cinq cent mille ans de pluie.
J’appuie mon front sur la leçon de temps
je reconnais mes parentés d’avant le bruit
d’avant la muséographie des sables.
Au-dedans est un nid de cristaux
pour le jour qui brisera.
Tant d’acquis à l’argile à la pierraille
poing serré sur le pommeau la crosse
qui sait ce qu’ils voulaient défendre ou conquérir
qui sait leur cri leur face sous le dernier ciel
peut-être à la clémence d’un milan
montrant le chemin d’oubli.
Depuis longtemps octobre a dispersé
qu’ils avaient nourri de feuilles on a brûlé
le bois suceur d’os les pies se sont lassées
des boutons des sous bientôt noircis.
La roche cependant demeure ici
lavée du sang mais pleine de mémoire
à son abri l’éternité aux yeux de poulpe
guette le passant sans passé.
Les arbres savent qu’il s’ouvre
pour chaque feuille un poing de pierre
dans le noir entre deux règnes
où les fourmis du dernier jour prêchent
au grès l’espoir sableux.
Si peu retourne à la terre
des impatientes passions
la saison s’en défait en pollen en samares
pas d’obsèques pour l’hirondelle
mais l’encre a traversé le faire-part
en filigrane on voit la mer
des larmes en tenue d’abeilles
passent vers les yeux à éclore.
Que doit-on à la peur de jour
règne au fond des falaises.
J’acquiesce à l’usure merveilleuse du monde.
Absolu bonheur incertain ligne visible
d’horizon entre accord et refus
on n’ose pas coucher sa tête
sur le billot du soir là
où ce qui se lève tranchant
délivre dépouille sépare.
Estampe d’un moment du monde
défaut des haches sous le soir
sans haine ni clémence simple moment
dans l’indifférence du temps
cela n’attend rien des mots mais va
guider plus loin leur passage.
Nul ne sait le projet des atomes d’instants
sinon franchir l’indifférence épaisse
jusqu’au cœur parfois tranquille.
Oublie les yeux plein d’alouettes
brise le sceau d’adieu
bouche empreinte sur la paume
fil du sourire
ne provoque pas l’ombre aux dés de mémoire
tient la main de l’alisier au bord du gouffre
le clair qui vient dans l’encre
dans le soir brûlé d’attente jusqu’à toi.
Tout ceci deviendra langue morte.
Mais l’image qui consigne les moments du monde
passe en sa jeunesse à l’inintelligible futur.
L’autre temps voit le même, comprend le nouveau.
Les mots encore tus s’y reconnaissent.
Ainsi va la grâce accordée à qui ose
encore offrir un silence propre
à la sainte face des jours.
–extrait de propos de campagne n°14 « correspondances »
le rouge est la couleur de l’ensanglantement…
» debout il y a trop de bruit
à l’usine des dentelles…
Alors je m’asseois »
Là, sur la chaise rouge…
Des bises Ren
12/19/2011 à 12 h 55 min Modifier
On peut avoir cette interprétation, moi, je la vois distincte ds autres couleurs, justement parce qu’elle est chaude
oui, et le sang, c’est chaud…et c’est la vie…j’ai toujours été impressionnée de celui qui coule en chacun de nous, mais dans le bon sens, je dirai…je n’aime pas le voir couler, parcequ’en génèral c’est » mauvais » signe, mais j’aime imaginer chaque humain comme un arbre empli de cet ensanglantement qui pulse et pulse encore..c’est ça qui m’est passée dans la tête avec la chaise rouge…et m’asseoir sur une chaise rouge, ça équivaudrait à m’ésseoir dans la vie…
Sourires…
En réponse à ce que tu viens de poster, un sourire avec de la lumière à l’intérieur..oh; oui, je vois ça parfois autour de moi, c’est absolument cadeau des sourires pareils…
12/19/2011 à 14 h 42 min Modifier
En fait j’ai écrit ça l’autre jour en pensant à une photographie que j’ai faite ( une diapo) sur laquelle j’aimerais bien remettre la « main ».. j’avais mesuré l’intensité de la couleur avec une cellule faite pour çà, et effectivement le rouge était « criant » de vérité…
quant au sourire de E De Andrade, l’allusion sexuelle est criante aussi, j’avais même dans un de mes textes écrit quelque chose d’approchant avec un sourire « vertical »… il faudrait que je le retouve…. j’ai déjà idée où il peut être…
12/19/2011 à 15 h 09 min Modifier
2 choses:
« Le rouge est la lumière dans le temps. »
Rupprecht GEIGER
et http://corpsetame.over-blog.com/article-1112-ceux-qui-restent-43321780.html
pour un travail d’ Elke KRYSTUFEK