voir l'art autrement – en relation avec les textes

Articles tagués “rêves

Des rêves qui s’effacent – ( comme au fond d’un encrier ) – ( RC )


Nos rêves se plient,
se frottent à la cendre,
aux cartes du ciel
qui bascule
un jour d’automne

  • pour mettre le vent
    dans sa poche.

Ils seraient semblables
à ces moissons du ciel,
qui couchent les blés
après la canicule
d’un été de soif  ;

Que chantent ils ?
Des ailleurs où jamais
nous ne sommes ?
Nos traces sur la page
qui s’effacent
au fond d’un encrier.

L’ombre de nos paroles
n’en est jamais sortie :
autant boire au goulot
de la bière tiède
et regarder la mer,
qui, toujours indolente
sommeille
sous un quartier de lune.

Jamais nous ne pourrons l’attraper,
et nos rêves dérivent
à sa surface, chimériques,
comme une rose qui s’éteint,
dans leurs reflets changeants.


Antonio Gamoneda – Cecilia


Tu dors sous la peau de ta mère et ses rêves pénètrent dans tes rêves. Vous allez vous éveiller dans la même confusion lumineuse.

Tu ne sais pas encore qui tu es ; tu demeures indécise entre ta mère et un frémissement vivant….

…Entre en ta mère et ouvre en elle tes paupières,

entre doucement dans son cœur ;

Redeviens fruit dans le silence.

Soyez comme un arbre qui enveloppe la palpitation des oiseaux

et il s’incline, et en descendent le parfum et l’ombre….

plusieurs textes de cet auteur sont visibles, en traduction française sur le blog d’Ahmed Bengriche


Jacques Borel – la trace


photo: Izis

À qui veux-tu parler ?

Les trottoirs sont déserts,

Un petit soleil mort

Ou le crachat d’hier

Se sèche sur le mur.

O veine de mica,

Tesson, mucus, paupière,

Trace d’une lueur

Absorbée par la pierre,

Ne t’éteins pas encore,

Reste d’un geste humain

Ou souvenir du jour,

Illumine ce peu

D’espace consolable

Où ma vie comme un poing

Serre ses derniers rêves.

extrait de  » sur les murs du temps »


On ne verra pas le troupeau de brebis brouter tes cheveux – ( RC )


Vois-tu, si je me lève
je n’ai pas souvenir des mêmes rêves…
J’étais allongé sur le sol
et nulle part il n’y avait de route,
Au-dessus , le ciel m’entourait de sa voûte .
Le vent pousse des nuages
et les accompagne longtemps dans leur voyage.
L’un d’eux s’est distingué
en prenant l’allure d’un cavalier,
mais aucun (que je ne sache)
ne ressemblait à une vache…
Quelques champs pelés
réclamaient leur dû
car il n’avait pas plu
de presque tout l’été.

Quelques arbres échevelés
gardiens de la draille,
et au loin les sonnailles
de bêtes égarées…
Ce n’est pas encore aujourd’hui
qu’on verra la lune
entourée de brumes
ni le troupeau de brebis
brouter tes cheveux
même si la terre
partage beaucoup de mystères
avec les cieux…

voir aussi le post de Jean Tardieu : nuages


Philippe Delaveau – marcher


Marcher parfois longtemps dans la prairie du vent.

Ses bottes malmènent les fleurs,

l’herbe aux rêves de voyage.

Puis le petit village près d’un bois.

L’harmonica d’une eau rapide qui se cache

pour voir le ciel et l’ombre, et les cailloux

entraînés de ferveur, sur leurs genoux qui brûlent.

Entendre alors la persuasion très tendre

et douce d’un oiseau qui solfie les mesures

d’une clairière. Deux fois peut-être. Puis se tait. Se dissout

dans la perfection pure et simple du silence.


Paul Eluard – Air vif


montage RC

J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t’ai vue
Parmi les blés je t’ai vue
Sous un arbre je t’ai vue

Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l’eau et du feu

L’été l’hiver je t’ai vue
Dans ma maison je t’ai vue
Entre mes bras je t’ai vue
Dans mes rêves je t’ai vue

Je ne te quitterai plus.


Djamal Benmerad – neutre et mort


peinture Bram Van de Velde
    

Tu n’entends pas
la rosée du matin
ni le souffle du vent
dans les bois
ni le rire moqueur de la mouette
Tu ne vois pas le vif
des cerises pulpeuses
Tu ne connais pas
le mal de la torture
Tu ne sens pas
sous tes doigts
la chair frissonnante
de la nubile

Tu ne te bats pas

En vérité
tu es déjà mort
ou presque

Le métier d’exil
Ici on ne meurt pas
on rampe

La visière de l’exil
projette de l’ombre sur nous
et ennuage nos rêves

Ô camarades !
Si mon absence se prolonge
l’écharpe risque de ternir
et je n’hériterai d’aucun baiser
que j’aurais donné

extrait de l’anthologie « points » de la poésie algérienne

poèmes et  autres tracts, Éd. Rebelles, Belgique, 2004.

voir aussi le site de l’auteur


De la lumière, là où il n’y en avait pas – ( RC )


Puisque nos paroles repoussent l’obscurité,
nous avons fait de la lumière,
là où il n’y en avait pas,
en décrivant les songes
qui nous font voyager.

Peut-être ne suffit il pas de parler,
mais de mettre nos rêves sur le papier,
les mots d’encre rendus visibles
se mettront ensemble à danser:
petits soleils dans notre nuit partagée…

voir parallèlement l’écrit de Candice N’Guyen dans « traverses 8 »:

Tout au fond de la nuit
nos rêves comme banc de lucioles
éclairant l’obscurité des jours
déchirant leur désastre


Ed J Maunick – Port-Louis


origine

6
… Port-Louis ma capitale le Jardin des Salines
mes rêves devant la mer
les bateaux dans la rade mes adieux sans départ
aux tortues centenaires au Cimetière de l’Ouest
aux oiseaux bateliers mes escales fantômes Batavia Liverpool

7
… Port-Louis ma délirante ce délit du partir alors que je t’aimais
trottoir après trottoir qu’avec mes amis d’or
nous frappions à ton ciel pour une mâne secrète
sur nos vies secondaires réinventions le monde
pour être enfin nous-mêmes

8 … Port-Louis mon beau blason
mensonges et vieux démons à ne savoir que faire
pour falsifier nos rêves et je m’étonne de vivre
de révolte en révolte sans laisser de répit
à mon sang pimenté pauvre et riche à la fois d’un visa capricorne.

extrait de « saut dans l’arc-en-ciel« 


Aurélia Lassaque – le rêve d’Eurydice


peinture Christian Gottlieb Kratzenstein 1806

Nous creuserons de nouveaux sillons
que nous couvrirons de cendre.
Nous verrons mourir le vent qui charrie l’oubli.
J’aurai des pommes dans ma poche
volées à plus pauvre que moi.
Nous les pèlerons avec des épées.
Et avec les restes de nos rêves
Nous en bâtirons d’autres
Par delà les feux
Et la frontière du regard.


Anna Jouy – Je n’oublie pas


peinture P Soulages ( détail )

Je n’oublie pas. Pourquoi le ferais-je. Le souvenir est le petit oratoire de la mélancolie.
J’entasse le passé, les fanes d’hiers bien secs. Une odeur de soleil en fleur
Et parfois glisse sur l’image du jour, ce voile qui tombe sur les berceaux.
Je n’oublie pas comme on a bâti ma robe de mots, comme il a fallu y faire entrer le corps et l’âme engoncée.
Je n’oublie pas non plus la nudité des mains, le frêle tirage des rêves dans les cartes du futur. Tout ce qu’on a dit que j’allais devenir. Le pire, l’ordinaire et la sorcellerie.
Je suis sortie de vos dires et de vos mutismes, je suis issue de ces chemins ronceux qui jalonnaient vos vies, de vos bras implorant misère, de votre dernière larme.
J’ai traversé chacune de vos paroles, je les ai décousues de ma chair
parfois terribles parfois maudites et celles que vous avez prononcées de lumière comme une lampe torche remise en mes doigts pour poursuivre.
Je n’oublie pas que c’est des autres souffles que j’ai volé et que ce vent toujours fut l’ombre transparente de ma ligne de vie.

du site de Anna Jouy


Elle disait – (Susanne Derève) –


– photo SD –
Elle balançait son pas léger sur le pavé 
des rues 
et ses cheveux flottaient 
comme d’anciennes voiles 
avec leur lien de chanvre abandonné au vent 

Elle disait:
Je m’en vais pour longtemps
et son regard brillait du fol émoi 
qui gouverne les rêves
habillait l’horizon de palais de lumière 

tandis que j’y voyais lever un éternel hiver 
Elle disait je m’en vais 
dans son oeil tremblait le reflet des lagunes …

et j'y noyais mon infortune

Pluie passagère au fort de Bertheaume – ( RC )


photo RC nord de Bertheaume ( 29 )

Tiens, nous voilà transportés
dans l’horizon différé
des reflets au passé composé,
comme l’arc-en ciel
jailli d’une pluie passagère
près du fort de Bertheaume :
un arc de couleurs irréelles
prenant source dans mon souvenir,
où se bousculent atomes de lumière
et nuages fantômes
d’une image en devenir
faisant corps à corps avec la grève :
la piste sableuse de mes rêves….


Père, Mère – (Susanne Derève)


Maurice Denis – Malon et les hortensias (Musée des Beaux-Arts de Brest)
Père, mère, 
on vous abrite toute une vie,                                                                         
oiseau fragile nous portant d’un coup d’aile 
au-delà de nos rêves,
ou  talisman de pierre nous plombant de regrets 

Tes rêves, père, 
comme un livre entr’ouvert dans mon regard d’enfant, 
de jeunesse guerrière,d’eaux neuves,  
de poissons glorieux entre tes mains agiles                                 

Tes rêves, mère aux pantoufles de vair, 
façonnés de tendresse et de rires                                                         
d’étoles de velours et de tables dressées    

Dans vos sourires flottait la tranquille certitude                                                               
de l’amour,  
et je le cueille encore,orchidée sauvage  
dans les prairies fécondes du destin, 
je le dessine au-delà de la perte et de l’oubli
en  palimpseste du souvenir 
pour récrire l’histoire de vos vies, 
plus fervente et plus douce,telle qu’en vos rêves                                              
juvéniles avant la pluie, 

avant le naufrage de la mémoire,des paroles, 
des non-dits,
avant que le dernier train qui s’éloigne 
ne me laisse seule 
et dépourvue au bord du quai, 
serrant mon blanc mouchoir d’adieu,
Père, Mère aimés,
sans bien comprendre encore  
que je vous ai perdus



Paola Pigani – Où s’est – elle en allée la jeune fille Manouche?


Où s’est – elle en allée la jeune fille Manouche?
A-t-elle emporté les bourgeons de rêves qu’ elle avait cachés
entre les planches de son baraquement?
Elle a couru, je sais
dans l’haleine des forêts,
a voulu venger le temps arrêté, bousculer des pierres,
des agneaux dans les prés,
a jeté sa robe usée,
s’est lancée dans la rivière,
s’est roulée dans l’herbe,
plus nue qu’ à peine née .

Revenue au plus haut du jour

@paolapigani


Éoliennes sur champs de colza -(Susanne Derève)-


photo web retouchée
Eoliennes sur champs de colza,
jaune apparat pour fleurs d’acier, 
et de joyeux nuages en gardiens du troupeau
céleste. 

J’imaginais des clairs-obscurs agrestes
des ciels champêtres  de tendres bosquets 
de printemps...  

Qu’une bourrasque les emporte !

Les fleurs distilleront la lumière du vent 
et les prairies engraisseront la toile 
de mes rêves
pour les changer en or. 


Langston Hughes – Accrochez-vous aux rêves


sculpture Ossip Zadkine : le poète et l’oiseau

Accrochez-vous
aux rêves
parce que si les rêves meurent,
la vie est un oiseau aux ailes brisées
qui ne peut plus voler.


Accrochez-vous
aux
rêves
car lorsque les rêves disparaissent,
la vie est un champ désolé gelé par la neige.


Un pont sur les rêves – ( RC )


photomontage RC – à partir de photos de G Pasquier ( Finistère )

C’est une voie étroite
qui s’élance
au milieu des flots.
Juste quelques récifs
battus par les embruns
la maintiennent .

Pour prolonger le jour,
sous le ciel étoilé,
il me faudra quelques signes,
ceux du zodiaque peut-être,
un horizon bleuté
pour me rapprocher des îles.

Je jetterai un pont,
quelques lignes sur les rêves,
transformerai le calvaire
en phare de lumière,
très loin d’ici
prêt à immobiliser les vagues.

Est-ce un morceau d’infini
ce ciel qui m’attend
décollé de la mer ?
emportant mon ombre portée
prête à se déchirer
sur les rochers.

Un havre de pierre se détache ,
vacille dans la tempête ,
mais avant qu’il ne sombre
il faut que je dessine
une rue sur l’océan
qui tiendra juste

en équilibre dans l’image
avant que je n’aborde
dans la réalité,
comme le château de sable
qu’efface,inlassablement,

la marée .



Chauve-souris – (Susanne Derève) –


Bat and Moon, 1830 Yamada Hōgyoku

 

      Attrape-songes,  souris aux mains ailées ,

       j’ouvrirai grand portes et fenêtres

      à ton vol effaré, petit cerf-volant éperdu de chair  et d’os,                                                                                           

      vers les toits glacés de la nuit,  

      noir accent circonflexe   griffant  la lune rousse

      et je  m’endormirai légère

      d’avoir lesté de rêves  tes ailes fragiles 

 

 


Thomas Vinau – Nos cheveux blanchiront avec nos yeux


photo et montage RC

Qu’est-ce que j’en fais moi de tout çà ?

Des fils de laine dans sa petite main. Des murmures
quand tu t’endors. De la chaleur sur les crépis.
Du givre blanc sur les pare-brise. Du brouillard qui
monte doucement. De la montagne de linge sale. Du trou
d’argent de la pleine lune. Du pigeon déchiqueté
par le chien. Du panache de l’écureuil. Des brindilles
fraîches dans mes mains. De trois roses jaunes
dans le jardin. De la prestance des bêtes dans les champs
glacés le matin. Des vignes oranges. Qu’est-ce que
j’en fais moi de tout çà ? Du miel qui colle sur la table.
De ta voix brisée par le froid. De ses mimiques quand
il s’endort. Des cheveux qui lui manquent derrière
la tête. Des grands projets de grands bonheurs.
Des petits rêves sur l’épaule. De l’avenue froide et trempée.
Qu’est-ce que j’en fais moi de tout çà ? De toute
cette boue, de tout cet or. De cette impression qui m’étreint
lorsque je me déshabille dans le couloir avant de vous
rejoindre dans le noir. De cette façon de marcher
sur la pointe des pieds. De mes gestes gauches.
De mon amour maladroit. De la roulette russe du temps.
De la fatigue et la colère. La joie béate et l’impuissance.
La peur de gâcher ou de perdre. Qu’est-ce que j’en fais
moi de tout çà ?


Mon corps lourd de la nuit – ( RC )


J’ai le corps lourd de la nuit
qui pèse à plat sur moi,

– ma doublure effacée par le sommeil-.

Un nuage m’entoure
me coupe le souffle.
Il est de plomb.

Entraîné par son poids
je décroche de mes rêves
pour chuter d’un coup

dans le présent,
éteignant
mes étoiles d’argent.


Enfant-roi – (Susanne Derève)


Odilon Redon – Enfant endormi

.

Non je  n’irai pas réveiller l’enfant-roi

qui sommeille

dans la vive clarté du matin,

car le ciel est si  bleu,

les pins si verts,

les cimes si  brillantes

qu’ils portent en eux leur propre fin

annonciatrice d’orage.

.

.

Je le laisserai dormir à poings fermés

dans l’ombre mauve  des persiennes,

livré  à la tiédeur  des draps,

à la quiétude ailée  de ses rêves                                  

et je refermerai doucement la porte

après moi .

.


un poisson au-dessus des dunes – ( RC )


image : montage perso

Je me roule dans les mains de lune
glisse dans l’océan des rêves
je suis un poisson qui s’envole
au-dessus des dunes.

Ta poitrine de sirène
blanche et ta chevelure brune
sont celles d’une reine
au regard limpide.

Je vais planer, planer encore,
puis je retomberai
dans l’étendue liquide
l’instant d’une petite mort.

Ton corps d’or,
en devenir
connaît les sentiers secrets
des ressacs du désir.

Tu sais que l’on se noie
dans le plaisir,
mais je survivrai,
rien que pour toi.

RC – août 2021


Colette Seghers – Ne me cherche jamais


montage perso 2006

Ne me cherche jamais

Tu me cherchais?

Ne me cherche jamais, je suis là,

embrassée du cœur aux chevilles

dans tes mains d’homme et ta mémoire.

Et nouée comme une pièce d’or

dans le trésor confidentiel de ta vie,

brigandée dans l’envers du temps…

Ne me cherche jamais,

je suis là,

la nuit peut bien sécher ses grands

trains d’herbes fauves et lancer

sur ses rails le convoi des saisons,

elle peut bien passer de l’une à l’autre

sur ses passerelles d’orages

ou le ventre sans ciel des froids,

elle peut bien apporter ce qu’elle voudra,

ce qu’elle pourra,

sa rançon de fatigue ou sa ruée de rêves,

je suis où tu voulais que j’aille.

Ne me cherche jamais,

Nous allons là où ceux qui s’aiment

vont ensemble, épaule contre épaule,

dans le vent des solstices…


Insomnie – (Susanne Derève)


Arpad Szenes – Vers l’Ouest

 

Je me serrais tout contre toi

tout contre ton sommeil

et tes rêves me tenaient en éveil

longtemps …

 

Je  me glissais furtivement hors du lit 

pour leur faire place

 

et l’aube m’accueillait chargée de gris et d’ors

épousant les rives basses du fleuve ,                   

figée dans leur  reflet,

 

n’était-ce l’aile noire d’un cormoran

se déployant sur l’eau et prenant son essor

pour  prélever  sa proie comme un  orfèvre

 

avant de  poursuivre  sa route  le cou tendu

vers les étraves des grands nimbus

au-delà des écluses   et du  havre silencieux  

des grèves  

 

Alors, en frissonnant  je reprenais ma place familière 

entre les draps 

Je m’y serrais tout contre toi  en refoulant  tes rêves 

avant de sombrer enfin  dans le sommeil

 

mais  je crois bien qu’ils m’attendaient

à mon réveil

et   tu  les poursuivais les yeux ouverts

 

 

 


Maria Geovani Silva Pires – aubes profondes


tentative de traduction de cette auteure brésilienne

Maria Geovani Silva Pires

Dans les aubes profondes
Je suis rempli d’amour pour l’infini
et c’est seulement maintenant que je comprends …
que mes mains ont été modelées pour te contenir,
apportant deux bols pleins et moelleux …
qu’ils tiennent tremblants,
et se soulèvent mes lèvres assoiffées …
Ils servent mon anxiété
et mes espérances,
comme un vin de douceur ,
délices aux saveurs indescriptibles,
que mes lèvres sirotent
entre baisers et caresses d’amour.
Dans la matinée tranquille qui se blottit,
la rosée est déjà présente
sur herbe molle.
Dans la douce paix d’un nid parfumé,
Je te veux à côté de ma poitrine d’amant qui …
dit qu’un rêve ne s’effondre pas du jour au lendemain
et tous les rêves n’ont pas été faits
pour être défaits.

Nas madrugadas profundas
me encho de amor pelo infinito
e só agora compreendo…
que minhas mäos foram modeladas para conter-te,
trazer duas taças cheias e macias…
que elas sustentam trêmulas,
e erguem aos meus lábios sedentos…
Elas te servem a minha ansiedade
e aos meus desejos,
como um vinho de doçura
e delícias de indescritível sabor,
que meus lábios väo sorvendo
entre beijos e carícias de amor.
Na serena manhä que aconchega,
o orvalho já se faz presente
na relva macia.
Na doce paz de um ninho perfumado,
quero-te junto ao meu peito amante que…
Diz que näo se desfaz um sonho da noite para o dia
e nem todos os sonhos foram feitos
para serem desfeitos.


François Corvol – comme la pluie


Falling Rain Drop On Floor Stock Footage Video (100% Royalty-free) 910252 |  Shutterstock

Mon rêve était comme la pluie
Et je l’entendais
Dans la cour et sur la pierre
Éparpiller les petites taches
Îlot de rêves
tombe