Restes d’une langue électrique ( RC )


image extraite d’un film « noir » américain       – Au sommet  d’immeubles, Les lettres  s’échappent, s’agitent. Certaines se précipitent, se mêlent finissent par retrouver  leur ordre. En néons verts se disputant aux  rouges. Ce sont les façades voisines qui assistent à leur  course. Balbutiant leur clignotement. Deux lettres, presque au milieu  du mot, lassées , vibrent  d’une lumière  déteinte, maladive,     à leur base. Personne … Continuer de lire Restes d’une langue électrique ( RC )

Kenneth Patchen – Le village Tuda


peinture H Bosch –         l’enfer ( détail ) – On dit que Jadis, avant la venue de l’homme, Une colline prit feu et la déesse Anna Mourut, en criant dans les flammes, le ventre Brûlé comme une outre d’huile. Le lendemain le monde se divisa en quatre : Le lieu de l’eau, Le lieu du ciel, Le lieu de l’esprit, Et … Continuer de lire Kenneth Patchen – Le village Tuda

l’épaisseur des murailles – ( RC )


  Ce sont des sombres bastilles, bâties de pierres lourdes, refermées sur la peur, aveugles aux terres promises, qui pourtant les entourent. Pas de fenêtres ouvertes  sur elles, ni sur les autres, juste des meurtrières qui enferment d’abord la joie, et finissent isolées sur leur promontoire. L’épaisseur des murailles, désaffectées, en désaffection n’a pas plus de prise sur les rêves, qu’une fragile  coquille, un frêle … Continuer de lire l’épaisseur des murailles – ( RC )

M2L – Roses des sables


photo-  montage  perso   Entendez-vous les flots de larmes dans le désert ? Roses des sables qui fleurissaient à la nuit, Mon rêve à la rosée du matin s’est enfui. Vous me laissez ainsi, Meurtri, Flétri. Sans vie. Baignez-vous dans l’eau de mes douleurs amères. Les yeux vers l’infini, effeuillant les années, Je flotte sur les larmes de l’ espérance envolée. Et moi qui reste … Continuer de lire M2L – Roses des sables

Andrée Chédid – A peine


———photo :   cimetière  Holt  Nouvelle Orelans  USA   _ À peine Nous viennent-elles Qu’elles s’en vont ! Cette chair Nuptiale Bientôt réduite A ses ossements Cette âme Motrice Qui se dissipe Cette vie Mobile Qui s’accroît Pour mieux décroître A peine Nous convoque-t-il Qu’il nous révoque ! Ce corps Qui s’enfoncera Rigide Sous une dalle Scellée au gravier Du temps.   – extrait de … Continuer de lire Andrée Chédid – A peine

Quelque part où les lignes courent, s’enfuient – ( RC )


              –       – –Quelque part où les lignes courent, sur le corps de la terre. Certaines s’enfoncent ,s’enfuient rebondissent sur les accidents du terrain,, la chevelure obscure des bois denses.   Sans couleur pour l’instant, peut-être suspendue dans un gel provisoire,. A chaque instant, celle-ci peut occuper les lieux, Inonder la surface, comme le ferait le … Continuer de lire Quelque part où les lignes courent, s’enfuient – ( RC )

Henri Rode – Le monstre


LE MONSTRE (fragment)     « Je vois le monstre de préférence (et c’est toujours ici de préférence qu’il s’agit) dans l’objet, le légume, le résidu dont on a su d’abord tirer usage, le fruit pressuré et la montre écrasée, pour les rejeter ensuite dans un coin où l’objet, le fruit, la montre, etc., poursuivent leur existence inutilisable. Prenons ce tas de pelures d’oignons roux … Continuer de lire Henri Rode – Le monstre

La tombe de l’écrivain – ( RC )


provenance photo: philippocock.net   Il y aura un cube de grès rose, dressé               en lisière des bois, une borne, à priori des plus banales, ( qui n’est pas kilométrique  ). En effet        on s’y repose, aussi bien      on s’y assoit, quoi de plus normal, après la gymnastique. Certains y laissent quelques souvenirs, de … Continuer de lire La tombe de l’écrivain – ( RC )

E.E. Cummings – Puisse mon cœur …


photo extraite de l’ouvrage           « est-ce ainsi que les hommes vivent« …     puisse mon cœur être toujours ouvert aux petits oiseaux qui sont les secrets du vivant quoi qu’ils chantent vaut mieux que savoir et si les hommes ne devaient les entendre les hommes sont vieux puisse mon esprit flâner affamé et sans crainte et assoiffé et souple et même … Continuer de lire E.E. Cummings – Puisse mon cœur …

Paul Farelier – La chambre est un lac de mémoire


photographe non identifié   la chambre est un lac de mémoire là où était le lit on n’ose pas marcher c’était l’an dernier les meubles on revoit mal les meubles vendus ressuscites ailleurs dans .l’amnésie de chaleurs nouvelles mais la tenture sale inégalement indiscrète le vieux destin y accroche ses mains là près de l’interrupteur où le couloir amorce la contamination de l’ombre et il … Continuer de lire Paul Farelier – La chambre est un lac de mémoire

François Corvol – XVII


  XVII Je suis en mesure de justifier ma longue existence dans ses mains y mourir sans doute plus volontiers que sous un drapeau une éternité de peines s’efface volontiers de ma mémoire sitôt que la féerie sitôt que ses bras et tant pis tant pis je cède cette peau chaque jour est plus neuve si parfois elle te semble vieillir c’est qu’elle fait semblant … Continuer de lire François Corvol – XVII

Rafales d’ailes, mains négatives – ( RC )


    –             Rafales d’ailes, froissant les airs. Aquarelle  délavée où serpente  une fumée… Un instant fugitif,        promis à l’oubli. Une peinture  dans l’obscur, L’intimité close, de la grotte, Des chevaux superposés, galopent . Les millénaires s’entassent . La mouvance des airs, passe     en surfaces. Une peinture dans l’obscur, Et le geste de l’homme, déposé , Celui marquant … Continuer de lire Rafales d’ailes, mains négatives – ( RC )

Katica Kulavkova – Premier soleil : Sagitarius


image :   5 ème Festival photo  peuples et nature  La Gacilly , 2008 ——– Ô, mère, comme la journée est courte ! Comme une maille de l’infini le cercle solaire se retourne non par amour, par obligation et sans l’infidélité de la femme pour laquelle rien n’est certain rien n’est sien ni étrange dans l’écliptique de l’existence. Le jour croît et tombe dans un … Continuer de lire Katica Kulavkova – Premier soleil : Sagitarius

Jean Vasca – les lointains


  En nous sont les lointains nos îles nos ailleurs Patrouilleurs dans l’opaque à chercher l’entrouvert Nous sillonnons sans fin les ténèbres intérieures Pour déchiffrer l’énigme aux portes des mystères En nous sont les lointains de brume et d’inconnu Lorsque les horizons entonnent leur complainte Tenter l’appareillage à voile que veux-tu Vers une rive d’or encore jamais atteinte En  nous sont les lointains nos traces nos … Continuer de lire Jean Vasca – les lointains

Tu peux passer à la page suivante, et continuer – ( RC )


Image :   Toño Camuñas Comme carnet de voyage, garder les étiquettes des derniers achats, les papiers de bonbons, le ticket d’autobus, la pin-up qui trône sur le flacon du shampooing, les diablotins trouvés dans une pochette surprise, l’autre jour au luna-park, un extrait de la pub du produit qui affirme détruire tous les insectes. La carte de la dame de trèfle ( ouvrant une nouvelle … Continuer de lire Tu peux passer à la page suivante, et continuer – ( RC )

Jean Pérol – À mes côtés


    Ne donnez plus rien aux courages lâches tenez écartées les fêtes pourries j’attends que la nuit tire sur tout sa bâche et d’autres caresses que de ses furies j’attends le dirais-je les cieux plus légers sur tous les vergers la musique en plis j’attends la lumière des blancs d’avalanche les masques tombés les pardons en pluie la douceur des mains des lèvres fidèles … Continuer de lire Jean Pérol – À mes côtés

Cette ombre – ( RC )


Image          -> opéra de Bavière: la femme sans ombre   —— Indissociable  des êtres… elle  colle  à la peau, à mes moindres gestes; elle  épie ce que la lumière  dit, se plie sur les angles des fenêtres et dans les montées  d’escalier, se fond  dans les  autres,       ou même  les  avale… Elle gravit les  surfaces  rugueuses  sans  se blesser, et s’allonge  … Continuer de lire Cette ombre – ( RC )

Ile Eniger – La lampe de l’ange


  peinture: –       artiste non identifié   On tombe toujours de plus haut à l’intérieur. Mon père, ma mère, où êtes-vous qui m’avez faite et abandonnée sans même le savoir. Où êtes-vous si loin si près que la compréhension fissure et fond en larmes. C’est un temps périlleux de marche sans appuis, d’existence dépouillée de ce qu’elle n’a pas. La vie est … Continuer de lire Ile Eniger – La lampe de l’ange

Colombe, un ange déguisé – ( RC )


dessin:         P Picasso   – Une colombe, ou un ange déguisé – on ne sait pas – parcourt un ciel chargé, les nuages       pesant sur les toits. Une colombe          ( ou bien… on ne sait ), est entrée dans la chambre, S’est donnée aux miroirs , est entrée dans l’oeil, et l’âme,     … Continuer de lire Colombe, un ange déguisé – ( RC )