photo RC - Cancale
Il y a des liens, des filets,
La lourdeur du bonheur,
Ce sont chaînes de plomb.
Mais moi, je pars sans laisser d’attaches.
Je porte mes fers comme bracelets,
Une couronne d’épines en guise de tiare,
Et toutes les humiliations, vexations et douleurs
Tintent comme son collier au cou de la bohémienne.
Longue vie soit donnée
A mes précieux amis,
Mais à mes ennemis, rien qu’un jour.
Pas un jour où vous ne m’envoyez au bûcher,
Vous, les Ferdinand, les Charles, les Philippe.
Regardez : j’ai grandi dans un parc,
J’étais une sorcière ordinaire
Quand vous m’avez connue.
Il y a encore des liens et des chaînes
Pour les forçats du bonheur
Cloués au monde, Enchaînés à la terre.
Le bruit des fers est plus doux que la musique de Mozart,
L’acier lance des éclairs d’émeraude,
Et le clou dans la paume — c’est un saphir.
Il y a des étincelles, des éclairs,
L’électricité de nos caprices,
Les feux de notre concupiscence, l’incendie de nos désirs,
Et la loi du secret.
-Pourtant les fers me sont aussi légers
Que l’instant de la séparation,
Les nuits de doute,
Et le fantôme qui perturbe mes rêves.
(1961)
💕
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Ah. Je vais aller explorer la poésie de Nina Berberova!
Cancale…et ses huitres sur le bout du quai, qu’on déguste sur le pouce.
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bonne initiative ( autrement j’ai numérisé la « totale » des poèmes de N Berberova ) – donc possibilité de te les faire parvenir…
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Avec plaisir, si ça ne te dérange pas.
Tu trouveras mon adresse mail en bas de page de ce lien.
https://wordpress.com/view/jeanmarcfeldman.wordpress.com
Merci à toi, c’est vraiment sympa.
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Je découvre!
Grand merci.
J’en prendrais plus volontiers…
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