photo: hubble space
Les sourcils sont au bord du regard,
mais dissimulent en partie
le manteau de la nuit :
-une métaphore de ce qui la limite-.
Car elle m’enveloppe,
et même si l’œil voyage dans l’espace,
sa portée reste faible.
Les frémissements des astres irradient
de leur temps de lumière.
La galaxie est une madone fluorescente
qui s’incline sur le flot inconcevable
d’un espace recourbé sur lui-même.
Certains morceaux semblent accessibles.
Dans tes yeux pétillent de lueurs
qui désapprennent le mouvement régulier
des heures.
Ce sont des morceaux d’étoiles
qui dérivent dans ta nuit.
Une nuit personnelle où le langage
s’éclaire d’astres inconnus,
éteints ou à naître,
on ne sait.
Nous touchons aux données d’un jour
hors de notre connaissance,
limitée -à ce qu’on sait -,
au système solaire et
à la rotation programmée des planètes.
La vocation des pensées
est de se mouvoir de façon aléatoire,
à la manière de lucioles.
Les mots qui les accompagnent clignotent,
dans la tête, comme des signaux lointains
de l’hémisphère intérieure.
Quand ils arrivent à s’extraire,
leur formation est une métaphore de l’espace.
Le lien qui les unit, une constellation.
On y verrait un zodiaque
parallèle aux racines du ciel.
Une levée du jour, prompte
à soulever les méduses de l’obscur
et traverser les pierres …