L’eau et le corps des âmes vives – ( RC )

Le corps des âmes vives
s’écoule sans discontinuer,
de la source , des cascades
jusqu’aux rivières,
pour atteindre le grand fleuve étale.
Tu y entendras
le bruissement de soie
des eaux qui parlent
de leur voyage tracé
au flanc des collines ,
des rochers , des courants
et des galets qu’elles ont porté.
Jusqu’à l’océan, elles accompagnent les vents changeants,
qui dialoguent avec les nuages
et parfois les bousculent .
Ne cherche pas à les comprendre :
leur direction est fantasque,
on ne sait jamais à quoi s’attendre ;
mais les âmes arrivent toujours
un jour ou un autre
à revenir à leur point de départ
pour continuer à chuchoter
dans le cycle de la vie
recommencée.
Cycle des gouttes recommencées ( RC )
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A chaque goutte d’eau, le cycle recommencé
ce qui s’enfuit en vapeur, retombe un peu plus tard,
en condensé, et les grandes rivières s’en vont leur chemin
saluées par les arbres qui s’inclinent sur leur destin,
Enracinés d’un apparent immobile,
pendant que plus d’un printemps, des saisons alternées
promettent d’autres senteurs, de nouvelles nappes.
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On remet de couvert, pour des années dansées,
à l’égard de temps, pour nous, recommencés.
mais en se posant un peu, la tête sur les épaules,
sous les mêmes ponts, coulent des eaux semblables…
la Saône a conservé sa couleur olive,
et le Rhône le bleu-vert , au long cours,
lorsqu’ils se rencontrent en noces liquides.
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rien ne semble changé, les enfants jouent toujours au parc
nous avons perdu la clé, ce ne sont pas les mêmes,
qui se succèdent, sous l’œil bienveillant
des mères ,tenant par ailleurs très bien leur rôle
à l’ombre des saules…
On aurait pourtant pensé, filmée en accéléré,
que l’éternité se déroulait, recommencée,
–
comme deux gouttes d’eau, dit-on
poursuivant leur cycle
au delà des saisons.
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RC – 5 mars 2013
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Sous les yeux fertiles du temps ( RC )
A tous les rivages et au murmure des vagues
Les paroles croisées, le bonheur d’une inspiration
Ainsi, le ressac régulier, et l’écume
Qui prend et donne, reprend encore
L’appel des sirènes s’est perdu dans la brume
———Personne n’en propose de traduction.
Le pays s’est usé de son voisinage,
Pour tatouer la mer de rochers,
C’est une lente métamorphose,
Qui transporte les éléments
Sous les yeux fertiles du temps
Au-delà du plein chant du soleil
Les falaises parait-il reculent
Et cèdent au liquide des arpents de prés,
Les remparts de la ville s’approchent du bord
Et seront un jour emportés,
Comme le sont les siècles
Aux haleines des brises et tempêtes.
Faute d’apprivoiser le temps
Il faut faire avec son souffle
Et le berger pousse ses troupeaux sur la plaine
Puis les plateaux, qui offrent
A toutes les transhumances, leurs drailles séculaires
D’un parcours recommencé, au cycle des saisons.
RC – 14 octobre 2012
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