Comme une petite robe – (Susanne Derève) –


Je la voulais légère comme une petite robe noire sur un flacon de parfum, fragile comme le verre, mais le verre s’est brisé, limpide comme une pluie d’été, mais il a fait un ciel d’orage et l’averse bat tristement au carreau, plus pure que la grappe fleurie de l’amandier, mais les arbres ont flétri , ne m’est restée aux lèvres que la saveur amère du … Continuer de lire Comme une petite robe – (Susanne Derève) –

Georges Jean – l’épaisse nuit


Quand tombe l’épaisse nuit de chair noireDes fleurs fabuleuses m’étreignentSourdes étoiles d’un jardin là-basOù l’œil vert du bassin dévore les nuagesFatidique blessurePetite main d’enfant Tu te souviensLa terre Le verger tout autour déployéTes cheveux Ta robe dénouée Tes genouxQuand plus tard un fleuve t’écoutaitLa route est déserte Le manège éteintMorte peut-être ou retirée derrière ton seuilde pierres blanchesDans la clairière une autre fille était venueJe … Continuer de lire Georges Jean – l’épaisse nuit

Un être de mer – ( RC )


photo RC – Finistère -janvier 2021 Ce n’est pas une frontière,ni une ligne, ni une surface,une zone interdite,c’est un océan, une mer, qui vient et se retiremais jamais trop loin. C’est comme un être qui respire,aux baisers salins.Un être qui t’invitequand la marée se lassedans de petite flaquesautour du sable mouillé,se dissimule derrière les rochers,les épaves rouilléesdans l’attente du ressac. Il n’a pas d’étendue définie,pas … Continuer de lire Un être de mer – ( RC )

Paola Pigani – Où s’est – elle en allée la jeune fille Manouche?


Où s’est – elle en allée la jeune fille Manouche?A-t-elle emporté les bourgeons de rêves qu’ elle avait cachésentre les planches de son baraquement?Elle a couru, je saisdans l’haleine des forêts,a voulu venger le temps arrêté, bousculer des pierres,des agneaux dans les prés,a jeté sa robe usée,s’est lancée dans la rivière,s’est roulée dans l’herbe,plus nue qu’ à peine née . Revenue au plus haut du … Continuer de lire Paola Pigani – Où s’est – elle en allée la jeune fille Manouche?

Pierre McOrlan – Escales des matins argentines et fraîches


  Des raisons que la mer n’ignore pas…*   Si l’on débarque un matin, au petit jour, dans la gare de Brest, on constate que c’est bien une gare de fin de terre européenne, une gare d’extrémité un peu mortifiée, une gare qui donne accès à toutes les choses qui n’ont plus rien à voir avec la terre, ses routes conquises par les automobiles et … Continuer de lire Pierre McOrlan – Escales des matins argentines et fraîches

Garous Abdolmalekian – drapeau dans le vent


( imagedu film   Sissi impératrice ) Nos poings sous la table Ta robe bouge dans le vent Voilà  Le seul drapeau que j’aime   – Garous Abdolmalekian est né à Téhéran en 1980. Après avoir publié son premier recueil à 23 ans, L’Oiseau Caché, il reçoit le prix du recueil de la jeune poésie iranienne pour les Couleurs fanées du monde. Bien que les poèmes … Continuer de lire Garous Abdolmalekian – drapeau dans le vent

Renée Vivien – Lucidité


L’art délicat du vice occupe tes loisirs, Et tu sais réveiller la chaleur des désirs Auxquels ton corps perfide et souple se dérobe. L’odeur du lit se mêle aux parfums de ta robe. Ton charme blond ressemble à la fadeur du miel. Tu n’aimes que le faux et l’artificiel, La musique des mots et des murmures mièvres. Ton baiser se détourne et glisse sur les … Continuer de lire Renée Vivien – Lucidité

Toi qui vins de bien loin – ( RC )


Toi qui vins de bien loin, le vent derrière ton dos, et les gestes d’écume, as-tu marché sur l’eau, les pas aussitôt effacés par les vagues ou es-tu née d’une conque, comme la Vénus de Sandro, célébrant la venue du printemps ? Enveloppée de ciel, les nuées en robe vaporeuse en as-tu repoussé les limites, replié les courbes de l’espace , fait de la mer ton … Continuer de lire Toi qui vins de bien loin – ( RC )

Novalis – O Mère, celui qui t’a vue


  XIV Sculpture  Vierge à l’enfant, Musée Unterlinden  Colmar – – O Mère, celui qui t’a vue pour toujours échappe à l’Enfer. Il souffre d’être loin de toi, il t’aime d’amour éternel, et le souvenir de tes grâces donne des ailes à son âme. (…) Tu sais, ô Reine bien-aimée, que je suis à toi tout entier. N’ai-je pas, depuis tant d’années, joui de tes … Continuer de lire Novalis – O Mère, celui qui t’a vue

Marceline Desbordes- Valmore – Les Roses de Saadi


. J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les noeuds trop serrés n’ont pu les contenir. Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées, Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ; La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, … Continuer de lire Marceline Desbordes- Valmore – Les Roses de Saadi

Soleil rouge ( RC )


–     Tulipe ou pavot, C’est une robe,   Ouverte sans défense, Aux regards, sans décence… Variante déposée, prière osée, Si je me mets à genoux. – Source du photographe, Et, – – -toujours soif Je bois aux couleurs, vives De têtes végétales, sensitives   Etoiles d’étamines, Points noirs sur manteau d’hermine C’est de feu qu’ensanglante, La chevelure pétale   Poussée contre le crépuscule … Continuer de lire Soleil rouge ( RC )

Tania Langlais – Ma peur ne sera pas secourue


MA PEUR NE SERA PAS SECOURUE ma peur ne sera pas secourue j’ai ma belle robe rien n’y paraît faite de toutes petites boîtes rejetées par la mer quand je prendrai le monde ça fera joli © Tania Langlais – extrait de:  » Kennedy sait de quoi je parle  » Éditions Poètes de brousse, Montréal 2008 – Continuer de lire Tania Langlais – Ma peur ne sera pas secourue

Paillettes de beauté ( RC )


Un peu de beauté, en grains Paillettes  d’or  flottant un instant dans l’air Et s’y dessine  ton sourire En pointillés, un lointain peut-être, Mais un sourire, Traversant les distances, les froidures; Vois-tu cette beauté, Celle  que le froid justement, Dépose en dentelles De givre    …  à la robe grise de l’hiver, Et qu’un bref sourire , Le soleil que tu m’envoies Font de ces paillettes … Continuer de lire Paillettes de beauté ( RC )

Anna Akhmatova – Voix de la mémoire


–   II : VOIX DE LA MEMOIRE              N. GOUMILIOV – Le monde est un rayon d’un autre visage, Tout le reste est son ombre. Le pont de bois a noirci, il penche ; Il y a là des bardanes hautes comme des hommes, D’impénétrables forêts d’orties proclament Que l’éclat de la faux n’y entrera pas. Au soir, un soupir passe sur le lac, La … Continuer de lire Anna Akhmatova – Voix de la mémoire

S’ouvre le balcon du ciel ( RC )


Peinture: J Mirò :  femme, oiseaux, étoile…  Metroplitan Mus of Art  N Y C   – -Si soudain,      s’ouvre le balcon du ciel, Et ,    que la crampe du soleil, me fixe, D’un oeil morne               alors une vie A détacher ses ailes Pour chuter  dans le haut Aspiré par les nuages Je me verrais                    ange déchu Regagner l’ivresse du vent Le baiser des … Continuer de lire S’ouvre le balcon du ciel ( RC )

Albert Samain – Silence !…


SILENCE!… Le silence descend en nous, Tes yeux mi-voilés sont plus doux ; Laisse mon coeur sur tes genoux. Sous ta chevelure épandue De ta robe un peu descendue Sort une blanche épaule nue. La parole a des notes d’or ; Le silence est plus doux encor, Quand les coeurs sont pleins jusqu’au bord. Il est des soirs d’amour subtil, Des soirs où l’âme, semble-t-il, … Continuer de lire Albert Samain – Silence !…

Czeslaw Milosz – Rien de plus


Rien de plus ………… Si j’avais pu décrire comment les courtisanes vénitiennes Avec un roseau taquinent un paon dans la cour Et du brocart mordoré, des perles de leur ceinture, Délivrent leurs seins lourds, si j’avais pu dépeindre La trace rouge de la fermeture de la robe sur leur ventre Tels que les voyait le timonier de la galère Débarqué au matin avec son chargement … Continuer de lire Czeslaw Milosz – Rien de plus

Edoardo Sanguinetti – Ballade des femmes


      BALLADE DES FEMMES « quand j’y pense, que le temps est passé, à ces mères anciennes qui nous ont portés et puis aux jeunes filles qui furent nos idylles et puis aux femmes, aux filles et à ces belles filles si je pense féminin, je pense à la joie : que je pense masculin, je pense rabat-joie : quand j’y pense, que le … Continuer de lire Edoardo Sanguinetti – Ballade des femmes