Danièle Corre – la maison


peinture : Manfred Schling la maison de Nikolas 1987 Un jour, la maisonoubliera ses racines. Tu me raconterasles vieux mythes de fondationquand les peuples errantshaletaienten quête des haltesoù bâtir. Je te dirai le nomqui m’importe,si vibrantqu’il semble né d’hierpour triompher de l’oubli,debout dans la mémoirequ’il étend aux lointainsmais fétu de pailledans la mouvance des siècles. Un jour, la maisonétourdie d’histoiresavec toutes ses fenêtresouvertes sur le … Continuer de lire Danièle Corre – la maison

Gabriel Meunier – Du beau linge


Fils, tuyaux, cordes pincesRambardes, étals  poulies, tringlesToute une belle mécaniqueféminine cette fois. Ingéniosité fugace,Chaque jour à reconstruire.Au balcon d’en face, elle s’étale !Ici, c’est de la voltige. Ephémères équilibres ;Le voyez vous vraiment ?Il ne manque qu’une petite musiquesur toutes ces lignes en symphonie. . Merci à Gabriel de nous avoir offert cette balade poétique dans le vieux Nice ,Pour visiter son blog : galerimaginaire.orgoù il ne faut … Continuer de lire Gabriel Meunier – Du beau linge

Xavier Bordes – gravité folâtre


Vaillance du papillon dévoué à la roseen dépit de ce monde qui depuis des âgesn’est plus un jardin.                               Écoute le frôlement,le froissement soyeux, mystérieux des années,en organza de soleils à la moire fanéeMalgré le ciel – brûlant et glacé tour à tour –elles ruissellent réfractaires aux ténèbrescomme à la lumière.    … Continuer de lire Xavier Bordes – gravité folâtre

Au-delà des fenêtres – ( RC )


Peinture Andrew Wyeth Personne ne convoite l’hiver.Lui se cantonne sous tes fenêtres,et ton royaume est étanche. Il y a de ces frontièresqui dépassent les saisons,amidonnées de givre et de silence. Il faudra bien cependant un joursortir de ta bullepour affronter l’avenir. L’enfance s’est rétrécie toute seule,et tu l’a perdue de vue,pourtant tu n’as pas froid Car insensiblement tout s’est transformé,et la vie, dans son royaume … Continuer de lire Au-delà des fenêtres – ( RC )

Qui a saisi ce sourire doux-amer ? – ( RC )


Les trains du soirse sont enfuis dans la nuit,et ton sourire a ces lèvres absentesde la beauté fanéed’une photographiequi a mal vieilli.Une pellicule dans un album photooublié au fond d’une armoire. Je ne sais plus qui a saisi cet instant,ce sourire doux-amerqui rappelle celui de la Joconde,derrière son épaisse armure de verre– le mystère d’une perspectivedifficile à saisir – ,une fleur épinglée sur la poitrinelaissant … Continuer de lire Qui a saisi ce sourire doux-amer ? – ( RC )

Lire vingt poèmes d’amour – Susanne Derève


 Lire vingt poèmes d’amour de Nerudaen gardant le doigt sur la pageFermer les yeux    sentirque se taire est plus sage  Lire  les vergers de Rilke, les fenêtres,les roses,  fol est celui qui osese commettre ensuiteà  rimer Fol est celui pourtant qui range son crayonavant qu’aux vergers les automnesaient fait rougir toutes les pommeset l’hiver, se morfond Continuer de lire Lire vingt poèmes d’amour – Susanne Derève

Gustave Roud – Neige, bataille des anges


peinture:   Armand Guillaumin – neige à Crozant     Au-delà des fenêtres, hier, cette bataille d’anges ! Purs blancheurs par myriades épaissies noircissaient le ciel de fausses ténèbres: une ruée silencieuse, un désarroi de feuilles mortes, ces corps jusqu’à la vraie nuit précipités sans fin sur le jardin terrassé .. Et les voici qui dorment au matin, lutteurs légers roulés dans leur grande aile de … Continuer de lire Gustave Roud – Neige, bataille des anges

Pierre Garnier – Jean-Louis Rambour – Ce monde qui était deux


  peinture  Duncan Grant –       Still life with omega paper flowers Chacun portait sa croix, laissait sa croix, la table était couverte de fenêtres qui donnaient sur d’autres parties du monde – l’idée que se faisait du monde l’escargot n’était pas la même que celle d’une huître « autant de coquilles, autant de monde », pensait l’enfant. nous, les enfants de la guerre, … Continuer de lire Pierre Garnier – Jean-Louis Rambour – Ce monde qui était deux

Joseph Brodsky – Dédicace à Gleb Gorbovski


Quitter l’amour, dans le soleil de midi, sans retour, et le chuchotement de l’herbe sur les pelouses qui s’enfuient. Dans le nuage brûlant du jour, dans le crépuscule assoupi l’aboiement des chiens de la nuit traverse les allées obliques. Il faut résister à notre époque sombre et courir au-delà de ces années, il faut oublier à chaque souffrance nouvelle l’infortune d’hier, accepter à chaque instant … Continuer de lire Joseph Brodsky – Dédicace à Gleb Gorbovski

Rabah Belamri – Les fenêtres sont vides


Les fenêtres sont vides…           Pour Odile et Anne les fenêtres sont vides la pierre de la porte offerte au silence retient le regard les rideaux ne bougent plus derrière les vitres brisées lourds de la cendre des cœurs dans l’ombre des maisons nues l’été dérive comme une mer de solitude le passant se retourne et se tait de l’autre côté … Continuer de lire Rabah Belamri – Les fenêtres sont vides

l’épaisseur des murailles – ( RC )


  Ce sont des sombres bastilles, bâties de pierres lourdes, refermées sur la peur, aveugles aux terres promises, qui pourtant les entourent. Pas de fenêtres ouvertes  sur elles, ni sur les autres, juste des meurtrières qui enferment d’abord la joie, et finissent isolées sur leur promontoire. L’épaisseur des murailles, désaffectées, en désaffection n’a pas plus de prise sur les rêves, qu’une fragile  coquille, un frêle … Continuer de lire l’épaisseur des murailles – ( RC )

Cette ombre – ( RC )


Image          -> opéra de Bavière: la femme sans ombre   —— Indissociable  des êtres… elle  colle  à la peau, à mes moindres gestes; elle  épie ce que la lumière  dit, se plie sur les angles des fenêtres et dans les montées  d’escalier, se fond  dans les  autres,       ou même  les  avale… Elle gravit les  surfaces  rugueuses  sans  se blesser, et s’allonge  … Continuer de lire Cette ombre – ( RC )

Mots surgis d’un brouillard épais – ( RC )


                                Peinture:              P Bonnard J’ai prélevé dans le vocabulaire que je connaissais, quelques mots . Ils se sont disposés, dociles, sur la page blanche,     comme surgis d’un brouillard épais, où la conscience s’est perdue, et le décor endormi . Oh ! Rien de bien extraordinaire… … Continuer de lire Mots surgis d’un brouillard épais – ( RC )

Leon Felipe – Ne me racontez plus d’histoires


– – NE ME RACONTEZ PLUS D’HISTOIRES Je les ai toutes comptées et contées, Elles ont tous été dites et écrites. Elles ont toutes été mises en bobines et archivées. Le vieux patriarche les a racontées, le chœur et la nourrice les ont racontées un imbécile les a dites, plein de rage et de vacarme, on les a gravées sur la fenêtre et sur la … Continuer de lire Leon Felipe – Ne me racontez plus d’histoires

Gregory Colbert – Cendres et neige


  – Traduction très libre des quelques lettres de Gregory Colbert dans « Ashes and snow » Variation sur « Cendres et neige » – Philippe Vekens   –   Si tu me rejoins à « ce moment », tes minutes deviendront des heures, tes heures deviendront des jours et ces jours deviendront une vie. A la Princesse des Éléphants J’ai disparu il y a 1 an exactement. Jours pendant lesquels … Continuer de lire Gregory Colbert – Cendres et neige

Le matin se déhanche – ( RC )


    photographe  non – identifié..   – Comme il fait encore sombre, ce matin, La rue s’illumine de points. Les  réverbères sur la perspective de l’avenue. Et puis quelques fenêtres. Dans l’une  d’elles, l’image d’une  femme qui se coiffe, Ses bras sont en l’air, Elle découpe sa silhouette, Une danse  en S, Rayée des lames  du store, Le matin se déhanche, En promesses de … Continuer de lire Le matin se déhanche – ( RC )

Garous Abdolmalekian – Chaque mot


–   Chaque mot  n’est qu’un piéton qui passe Peu importe lequel Nous écrivons seulement sur les vitres embuées Pour faire apparaître La forêt par-delà la fenêtre.   – Nos poings sous la table,   (ed  B Doucet )   – each word is just a pedestrian passing No matter which . We write only on steamy windows To bring up The forest beyond the window   … Continuer de lire Garous Abdolmalekian – Chaque mot

Spirales adhésives – ( RC )


– J’imagine, qu’il y a encore du chemin à parcourir. des obstacles  à dépasser, des creux  à contourner, des rocs dont les failles  sont autant de pièges, sans compter la faune  qui guette, toujours à l’affut. La chevelure se confond avec celle des lianes, et il y a toujours une nuée  d’insectes volants, Ils  semblent te suivre… une proie bien tentante, Ils se sont extraits  … Continuer de lire Spirales adhésives – ( RC )

Ahmed Mehaoudi – entre nous


–   parfois il y a des fois j’ai l’air de sortir des égouts rien de blanc à servir ou me taire ai-je su me taire un jour   il paraît que se taire est le privilège des rentiers avoir l’or comme divinité les amis comme pantins et les pâquerettes pour cirer ses pompes   moi pauvre bavard à me planter a chaque éclaircie suis-je … Continuer de lire Ahmed Mehaoudi – entre nous

Prisonnière dans sa petite boîte ( RC )


– Prisonnière  dans  sa petite  boîte, Que parcourent  pourtant les vents  de folie Les  délires ,              et les pensées  qui basculent Quand sont closes ,      les fenêtres  sur le monde, Et d’abord les sens, qui nous touchent du doigt, Par l’atmosphère moite du jardin, Les sons menus des insectes  et des oiseaux, Et la lumière,            qui se déplace et rebondit, Un peu partout,  au … Continuer de lire Prisonnière dans sa petite boîte ( RC )

les fenêtres ouvertes ( RC )


Il est un temps clément Et l’herbe pousse  La vie sautille et bruisse, Hier, il pleuvait à verse Les fleurs, comme il se doit, fleurissent Le vert rampe et progresse. En forêt ,il menace les clairières Et recouvre les pierres du jardin,rue et bien verte Au soleil, l’éternuement Et les fenêtres ouvertes…   Le souvenir n’est plus, du raide hier Le jour se lève, parfumé … Continuer de lire les fenêtres ouvertes ( RC )

Nicole Barrière – L’air du poème, la voix prise dans le feu


– L’air du poème la voix prise dans le feu me voici sans mot me voici trace là – où ne demeure que la foudre – de toi séparée avant le commencement avons-nous partagé la lumière quelle éclaircie tourmente nos braises ? sommes-nous gouttes d’eau échappées de l’orage ou poussières dans la tornade du temps ? sur le linteau de la nuit nous sommes cueillis … Continuer de lire Nicole Barrière – L’air du poème, la voix prise dans le feu