Mireille Podchlebnik – je frôle la vague qui expire


photo Clarence John Laughlin – 1946 Je m’esquiveDans le langageD’un temps feutréÀ la rechercheDu cheminementImpossibleDu désir Matin Image souvenirinstants de nuitJe frôlela vague qui expireDans la terre arideje sèmeles fleurs d’étémultitude arc-en-cielun éphémère Extraits du recueil Copeaux de rêve, © Hélices « Collection poètes ensemble », 2004 Continuer de lire Mireille Podchlebnik – je frôle la vague qui expire

l’illusion est aussi à notre portée – ( RC )


photo-montage RC ( Arles ) Je ne m’attends à rien.Aucun détail particuliersur le ciel porteur de mauve,où les oiseaux ont délaissé l’image. Que sont-ils devenus ? Sans doute partis depuis longtempspour leur grand voyage. Les platanes de l’avenueavec leurs branches tronquéesrestent debout en contre-jour. Elles n’ont plus à leur boutque des moignons qui se déhanchent. Je n’attends rien, mais regarde la façadedont la couleur est … Continuer de lire l’illusion est aussi à notre portée – ( RC )

Catherine Pozzi – Nova


photo RC – chapiteau du cloître d’Elne ( 66 ) Dans un monde au futur du temps où j’ai la vieQui ne s’est pas formé dans le ciel d’aujourd’hui,Au plus nouvel espace où le vouloir dévieAu plus nouveau moment de l’astre que je fuisTu vivras, ma splendeur, mon malheur, ma survieMon plus extrême cœur fait du sang que je suis,Mon souffle, mon toucher, mon regard, … Continuer de lire Catherine Pozzi – Nova

Ce qu’il reste derrière l’image – ( RC )


photographie Cato Lein C’est en progressant dans une pente grise,où les ombres se confondent,que l’on devine une présence invisible,image subliminale derrière l’image.Nos pas soulèvent la cendre :elle s’accroche aux rochers,et aux troncs d’arbres que l’on distingue à peine.C’est un brouillard aux formes diffuses ,tel un buvard de poussières,qui recouvre inexorablement toute surface.C’est une chose étrange, ….on la suppose liée à la photographie.Tout ce qui entoure … Continuer de lire Ce qu’il reste derrière l’image – ( RC )

Sur la surface du dos – ( RC )


photo Perle Valens – voir son site Ce corps n’a pas d’identité feinte,il n’a comme imagesque celles de légers creuxlaissés par l’empreintedes cailloux sur la plagequi parsèment les lieux. Peut-être préfères tu pour confortles objets métalliqueslaissant leur marque de fer:les sommiers à ressortssont particulièrement artistiqueset devraient te plaire. C’est dû à la position horizontaled’une sieste immobilependant cette après-midi d’étéoù chaque sinuosité de métallaisse son creux … Continuer de lire Sur la surface du dos – ( RC )

Pluie passagère au fort de Bertheaume – ( RC )


Tiens, nous voilà transportésdans l’horizon différédes reflets au passé composé,comme l’arc-en cieljailli d’une pluie passagèreprès du fort de Bertheaume :un arc de couleurs irréellesprenant source dans mon souvenir,où se bousculent atomes de lumièreet nuages fantômesd’une image en devenirfaisant corps à corps avec la grève :la piste sableuse de mes rêves…. Continuer de lire Pluie passagère au fort de Bertheaume – ( RC )

Armand Silvestre – Nénuphars


Sur l’eau morte et pareille aux espaces aridesOù le palmier surgit dans les sables brûlants,Le nénuphar emplit de parfums somnolentsL’air pesant où s’endort le vol des cantharides. Sur l’eau morte à l’aspect uni comme les flancsD’une vierge qui montre aux cieux son corps sans rides,Le nénuphar, nombril des chastes néréides,Creuse la lèvre en fleur de ses calices blancs. Sur l’eau morte entr’ouvrant sa corolle mystique,Le … Continuer de lire Armand Silvestre – Nénuphars

Un chat, un oiseau, sur la photo – ( RC )


Le chat ignore l’oiseau, qui figure sur la photo, juste à côté de lui. C’est que l’image ne le rencontre pas. Cela sent l’encre et non le duvet . Le côté plat ne fait pas illusion: le monde n’est pas amputé d’une partie de sa réalité, c’est juste la lumière qui s’est posée sur l’oiseau, et dont on a prélevé une trace fugace, mais aucune … Continuer de lire Un chat, un oiseau, sur la photo – ( RC )

Bartomeu Rosselló-Pòrcel – Sonet


peinture  Salvador Dali – Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade une seconde avant l’éveil   Quand elle dort dans le plaisir somnolent du vieux jardin vibrant de fleurs et de nuit, passant par la fenêtre je suis le vent, et tout est comme un souffle fleuri. Quand elle dort, et sans y prendre garde s’abime dans les grands fonds de l’oubli, … Continuer de lire Bartomeu Rosselló-Pòrcel – Sonet

Le cheminement du poème – (Susanne Derève)


       Photographie :  Philippe Pache       On ne maîtrise pas plus le mot que le soleil   Sans doute peut-on imprimer au vers un long balancement comme on doserait l’avancée de l’ombre sur la toile en la dissimulant d’un linge  ou d’un feuillage – un arbre clair  celant l’ombre –   La naissance du mot  échappe : comme  le suivant échappera  et l’image qu’il fera … Continuer de lire Le cheminement du poème – (Susanne Derève)

Alain Paire – Soif inquiète


La terre serait soif inquiète. Il n’y aurait plus que la nuit de l’oubli, des formes sombres à peine terrestres, le silence de la lumière. Et parmi les fruits de la veille, comme une ressemblance, le sourd battement d’une âme, tout au moins le pardon de l’image, la détresse d’une main qui se blesse ou bien qui aime. (Un rossignol accueillait chaque nuit l’eau bue … Continuer de lire Alain Paire – Soif inquiète

Ciseler l’image du souvenir – (Susanne Derève)


   Imogen Cunningham – Hands and Aloe Plicatilis     Blanche colombe entre les mains de l’oiseleur vent tiède à la cime des trembles les doigts du matin sur ma peau   Soleil      sang noir jeté sur l’eau   N’effacera pas le souvenir des doigts de la nuit n’effacera rien des souvenirs ne fera rien que marteler le bruit du sang à mes tempes encore et … Continuer de lire Ciseler l’image du souvenir – (Susanne Derève)

une forme douce et un sourire – ( RC )


peinture: Jeremy Annear     J’ai commencé par une forme douce et indéfinie, un peu ovale, mais sans bords, que j’ai remplie d’un sourire que je ne peux décrire. Un sourire, dont tu es l’ombre portée , qui s’étend lentement, sans avoir de centre. La couleur est apparue, lente et dense mais semblant sourdre de l’intérieur. Il est difficile de l’expliquer et encore d’en transmettre … Continuer de lire une forme douce et un sourire – ( RC )

Pas d’épaisseur, de celle des pierres – ( RC )


image  – montage perso   Je te verrai, Image présente, A travers les murs, Tournant mon regard Vers où je te sais. Il n’y a pas d’épaisseur, De celles des pierres, A jouer la distance Avaler les espaces, Les collines et les villes, Redessinant tes gestes, Comme si la barque des songes, Ouvrait aux portes du jour, Ta silhouette indécise Se découpant dans la brume. … Continuer de lire Pas d’épaisseur, de celle des pierres – ( RC )

Esther Tellermann – Terre exacte


photo: la faille de Djobouti   Lieu là tenu à la lèvre suffoque dans l’image non franchie dans l’appel écorcé Qui t’éprouve à l’arête d’un point de l’incendie ? Pour nous ne reste dans le milieu du rayon ou du plus léger sur l’autre rive où se ramifia la suture ? Qui déchire qui rejoint qui clôt la prunelle qui engage le cercle non rien … Continuer de lire Esther Tellermann – Terre exacte

Mouvements figés – ( RC )


photographe non identifié   Mouvements de la main tendue,  vers toi        contre la surface que je ne peux franchir. Mouvements de la lumière, s’accrochant à moi,         c’est ainsi que tu me vois Mouvements du jour, plaqués sur l’image   :         un mur sans fissure s’emparant de l’espace . Mouvement figé, immobilisé de même ,   … Continuer de lire Mouvements figés – ( RC )

Robert Creeley – Distance


photo: Tamsin   Distance   1 Comme j’avais mal, de toi, voyant la lumière là, cette forme qu’elle fait. Les corps tombent, sont tombés, ouverts. Cette forme, n’est-ce pas, est celle que tu veux, chaleur comme soleil sur toi. Mais quoi est-ce toi, où, se demandait-on, je je me demandais   toujours. La pensée même, poussée, de forme à peine naissante, rien sinon en hésitant … Continuer de lire Robert Creeley – Distance

Pépites, étoiles, boule de cristal – ( RC )


Montage: RC Dis, t’as vu comme est petite la terre, dans la boule de cristal  ! Tu la secoues, et des étoiles comme autant de pépites. Se posent sur tes paupières, teintes d’un léger bleu : et dessus,         tes yeux… ( je te vois ainsi à l’envers )…. Un peu de neige volète mais  il ne fait pas aussi froid qu’on le … Continuer de lire Pépites, étoiles, boule de cristal – ( RC )

Charles Coutarel -Chat de nuit, charly gris


      photo perso – Youpi en action chat de nuit charly-gris comment J’écris comment je souris à cette image passage qui se reflète en glaces multi-faces où je rigole en multi-plans noir et blanc je m’envole sur une aile cœur-couleur tête de piaf ébouriffée inspiration profonde mon chant s’empli charly-blanc chat troublant Continuer de lire Charles Coutarel -Chat de nuit, charly gris

Une image, sur le papier glacé – ( RC )


montage Antonio Chiesa – photomosaïque faite à partir de couvertures du magazine Vanity Fair – Sur les affiches qui la miment, Il y a de l’image, fabriquée : La soif de la mondanité, Ce qui fait la modernité : une chevelure platine, Un symbole, reflet de rayons d’or … Elle se donne aux regards, Comme on donne en pâture aux fauves, Celle que l’on sacrifie, … Continuer de lire Une image, sur le papier glacé – ( RC )

Ni son double, ni le tien – ( RC )


  –   Ce que le visage doit au reflet, Le champ ouvert de la lumière, Répercuté    sur l’étrangeté du monde, Le ciel découpé en lamelles, Comme s’il se gonflait de l’ absence ;                 Un écartèlement .   Je le percevrai peut-être, Au sein de la caresse de l’eau : >            Narcisse se penchant, Devine son image, Aperçue,             ondulée au fil du courant , Mais … Continuer de lire Ni son double, ni le tien – ( RC )

Comme si l’humidité du monde transpirait dans un coeur d’argile .- ( RC )


peinture: Markino   —   On irait que le brouillard s’étend jusque sur les yeux. Est-ce un éblouissement, Réparti entre les gouttelettes en suspension, Qui ondule entre les  immeubles ? – Les arbres sont comme des fantômes, Leurs bras sont dressés, Le ciel est orange, Il est palpable La ville transpire – Sous les lampes à iode, Et se diffuse, si bien, Qu’on n’a plus idée … Continuer de lire Comme si l’humidité du monde transpirait dans un coeur d’argile .- ( RC )

Le poing crispé sur les cartes – ( RC )


  –   Tu tiens dans tes mains Les cartes des jours, Et disposes des atouts, Des as et des figures. Je ne sais encore aujourd’hui, Ce qui compose         ton jeu. Nous n’avons pas voyagé ensemble Assez longtemps pour que je devine, Quelles étaient ces cartes. Serrées dans tes mains  closes. On y lisait peut-être mon destin. Tu t’es endormie des … Continuer de lire Le poing crispé sur les cartes – ( RC )

Pas d’épaisseur , de celle des pierres – ( RC )


–   Je te verrai, Image présente, A travers les murs, Tournant mon regard Vers où je te sais.   Il n’y a pas  d’épaisseur, De celles des pierres, A jouer la distance Avaler les espaces, Les collines et les villes,   Redessinant tes gestes, Comme si la barque des songes, Ouvrait aux portes  du jour, Ta silhouette indécise Se découpant dans la brume.   … Continuer de lire Pas d’épaisseur , de celle des pierres – ( RC )

Voyage dans son visage – (RC )


  –   C’est d’un grand portrait dont je ne pouvais faire le tour, ni voir l’ensemble, que l’exploration commence…. Je suis un petit bonhomme aux allures de lilliput, aux sensations de  » l’homme qui rétrécit « , qui se promène sur ce visage, sur ton image… Etant si petit, les départements de l’image me sont des passages d’où je ne peux pas voir les voisins.. … Continuer de lire Voyage dans son visage – (RC )

Parfum & image – (RC )


– Virevolte au travers de la chambre, Une senteur, habillant ta présence, Qui n’est plus qu’un petit creux, Sur l’oreiller, et parmi les draps – -Un peu froissés., il y a un ou deux, Fils d’or – tes cheveux… Tu n’es plus là, et même, Si lentement, le parfum, se dissipe… – De l’absence il n’est plus distance- Quand les nuits persistent, A remplir d’ivresse, … Continuer de lire Parfum & image – (RC )

Edmond Jabès – angoisse d’une seule fin ( 01 )


Être encore où l’on n’est plus que cet « encore » à vivre. Les mots de l’amitié précèdent, toujours, l’amitié comme si celle-ci, pour se manifester, attendait d’être annoncée. I. Nous ne pouvons avoir une image de nous-mêmes. En avons-nous une d’autrui? Sans doute, mais nous ne savons, jamais, hélas, si elle est la bonne. Voir, comme on dirait « au revoir » à un étranger, en le regardant … Continuer de lire Edmond Jabès – angoisse d’une seule fin ( 01 )