Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient, séparées, une sève suffisante pour rester closes tout un hiver ; ou mieux, comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue, il leur était interdit de s’élancer et de se joindre. Notre voix court de l’un à l’autre ; mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré, la tire à lui, la retient, l’interroge. Tout est prétexte à la ralentir. Souvent je ne parle que pour toi, afin que la terre m’oublie
Bonjour Ren, vas tu bien ?
J’aime beaucoup René Char, le lire m’apporte une sorte d’apaisement…tiens, comme Jacottet…
Ton blog me nourrit, je ne te fais pas souvent signe, mais je ne t’oublie pas pour sûr !
Juste que le temps est frénétique !
Je t’embrasse
Nath
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Bonjour Ren,
Je me demande même si les paroles les plus lentes, voire celles qui n’arrivent jamais, ne sont pas les plus belles, parce que les plus fortes. Gonflées d’elles-mêmes.
Comme pour Nath, Char est en meilleure place dans ma bibliothèque…
Bises
A.
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Dans la lenteur de ses transports
La parole tisse la soie du bord
Vers lequel son sort l’achemine
C’est une parole en soie d’hermine
Et quand elle rejoint le partage
C’est un peu comme un héritage
Qui nourrirait l’âme sans un bruit
D’une vague de douceur éblouie
Dans les méandres de nos rêveries.
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une parole gonflée d’elle même… à maturation lente…
Cependant à force de lenteur,voir de mutisme,la parole gelée ne peut être lue…
Elle reste comme une parole d’amour souvent « inavouée »
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Il vaut mieux que certaines paroles même d’amour, ne soient pas entendues, qu’elles ne soient qu’émises et non reçues, comme des perles en suspension dans un espace non défini, celui d’une mémoire.
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Oserais-je en rester sans voix… à la lenteur de cet entre deux le désir prend un temps… un si délicieux temps…
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Tu peux rester sans voix, la parole en suspension… d’ailleurs moi-même j’ai hésité à commenter le commenté…
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