Robert Piccamiglio – Midlands 05 Plus tard
PLUS TARD
Plus tard dans le tumulte glacé
de cette nuit je me suis souvenu de l’exaltation
infinie qui grondait en moi.
Elle venait se perdre
comme autant de germes hautes et fragiles
autour d’une cité faite d’incroyables
et féroces remparts.
Le pouvoir.
Comme une rivière bondissante charriant le sang.
Plus tard dans la nuit
j’ai revu le fleuve charriant les morts
d’où venait le sang.
Avec le ciel au-dessus l’amant rompu. Avec la terre en bas maîtresse incandescente. douloureuse, attentive.
Le monde n’étant lui-même que soumis à la dérision grandissante du pouvoir.
A la rivière d’abord puis au fleuve tout entier.
L’homme ne devenant qu’un infime sillon tracé par d’autres avant lui. Stupéfait.
Le pouvoir triomphant toujours. Perçant chaque fois un peu plus la faiblesse de l’argile entourant le cœur engouffré dans le cœur de l’homme.
Le troupeau suivant le troupeau le berger, étrange inconnu.
Nous marchons ainsi jusqu’à l’épuisement
Parcourant autant de vies que de morsures.
Avec pour nous accompagner nous le troupeau puis la machine cet animal creusant son trou protégeant son territoire.
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en accompagnement, cette belle photo de Marc Riboud, qui est sans doute l’un des photo-journalisme que je vénère le plus.
je m'exprime:haut et foooort